Le compositeur anglais Patrick Hawes (né en 1958) est-il l’auteur de la révélation musicale de l’année passée ? C’est en tout cas le titre qu’il a choisi pour son dernier cycle choral et pour l’enregistrement du même nom sorti chez Naxos cette année. Sept opus d’un compositeur qui nous semble particulièrement prolifique sont ainsi défendus pour la première fois au disque, attirant la curiosité de l’amateur de musique chorale.
L’écoute de l’enregistrement n’est en aucun cas désagréable, puisqu’il faut saluer le travail remarquable des Elora Singers placés sous la direction de Noel Edison. Une intonation pure et parfaite défie toute concurrence et les chanteurs semblent aussi à l’aise en groupe qu’en interventions solistes. La battue du chef est ample et généreuse, faisant respirer la musique comme il se doit, répond au piano virtuose et massif (mais non moins intéressant) de Leslie De’Ath.
Saluons également la qualité de l’acoustique et de l’enregistrement. Réalisé dans une église à la réverbération moelleuse, l’ensemble est choyé dans un écrin d’écho seyant particulièrement à la musique d’inspiration religieuse de Hawes.
Reste la musique elle-même. Les amateurs d’un John Rutter trouveront certainement de quoi satisfaire leurs tympans en manque d’accords parfaits, fruits devenus si rares dans ce monde de brutes. En effet, rien chez Hawes ne vient troubler l’auditeur. Le langage se déroule aisément, mais sans fantaisie ni originalité, ne souffrant pas la comparaison avec la production de Britten, bien plus audacieuse il y a déjà un demi-siècle. Une rare modulation imprévue vient de temps à autre ponctuer un langage précieux, mais c’est tout ce que cette grosse heure de musique chorale a à nous offrir (la révélation annoncée n’est donc pas pour cette fois).
Avec un traitement choral daté, Hawes fait de la musique jolie et gentille. Certains diront que c’est déjà très bien, mais d’autres affirmeront que ce n’est qu’un début.