Forum Opéra

Orfeo ed Euridice

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
CD
18 octobre 2015
Une nouvelle grande référence

Note ForumOpera.com

4

Infos sur l’œuvre

Opéra en trois actes

Livret de Ranieri de’ Calzabigi

Version originale intégrale de Vienne (1762) et extraits de la version de Paris (1774)

Détails

Orfeo
Franco Fagioli
Euridice
Malin Hartelius
Amore
Emmanuelle de Negri

Accentus
Insula Orchestra
Direction musicale
Laurence Equilbey

Enregistré sur le vif au Théâtre de Poissy les 5 et 7 avril 2015

3 CD Archiv Produktion B011MAX79W 152 min.

Pour notre plus grand bonheur, l’Orfeo de Gluck existe en de multiples versions, originales ou adaptées, italiennes et françaises. Ce premier enregistrement d’opéra de Laurence Equilbey avec son orchestre Insula Orchestra et le chœur Accentus, s’attaque à la version originale viennoise de 1762, instrumentarium compris, œuvre créée par le castrat contralto Gaetano Guadagni. L’ouvrage nous est ici proposé en intégral sur 2 CD, un troisième disque proposant des extraits de la version de Paris (1774)*, complétés des meilleures pages de la version de Vienne.

Par ses moyens, sa technique et sa musicalité exceptionnelle, Franco Fagioli est sans doute le seul contre-ténor à pouvoir rendre justice à l’art perdu des castrats. Un art qui n’est pas que pure virtuosité : chez Fagioli, souffle impeccablement contrôlé, timbre riche, vélocité exceptionnelle dans les vocalises, ou variations dans les reprises sont avant tout mis au service de l’expressivité dramatique. C’est bien sûr le cas dans l’air de bravoure qui clôt le premier acte (« Addio miei sospiri », version italienne de « Amour, viens rendre à mon âme »*).  Mais c’est  encore plus frappant lorsqu’il s’agit du célébrissime « Che farò senza Euridice », où les variations servent à faire figurer l’émotion croissante d’Orphée, comme si celui-ci ne prenait conscience que progressivement de l’horreur de la situation. Du grand Art. On ne se lasse pas de le dire : il y a un « avant » et un « après » Fagioli…

A ses côtés, Malin Hartelius est également dramatiquement excellente, musicale, variant les couleurs comme une vraie belcantiste. Son « Che fiero momento » est remarquable d’expressivité. Emmanuelle de Negri est un Amour tendre et rieur, mais non exempt de gravité. Le chœur Accentus complète fort justement la distribution, même si on pourrait s’attendre à moins de distanciation, comme dans les interventions des Furies.

Ce formidable plateau vocal est soutenu par une formation parfaite, Insula Orchestra, précise dans les attaques mais sans rudesse, d’une belle pâte sonore. La direction de Laurence Equilbey est absolument remarquable, tout à la fois contrastée et équilibrée, alternant sans solution de continuité les passages virtuoses à l’énergie maitrisée (mais aussi moins débordante qu’au concert), la tristesse des moments plus élégiaques ou l’intensité des parties dramatiques. Gluck a bien de la chance d’être ainsi servi !

* La version de Vienne est en italien mais ne comprend pas l’air de bravoure de l’acte I, ajouté par Gluck pour la création parisienne de 1774. Il était pour l’occasion interprété par le haute-contre Joseph Legros (rappelons qu’une haute-contre est un ténor à la voix particulièrement haut perchée, qui n’a donc rien à voir avec le contre-ténor avec lequel on le confond parfois). L’air était donc chanté en français. « Amour, viens rendre à mon âme » culmine au mi bémol du diapason de l’époque, c’est-à-dire plutôt un contre-ré pour nos oreilles modernes. Cet air a longtemps été attribué à Ferdinando Bertoni, qui en a d’ailleurs revendiqué la paternité, mais il semble avéré qu’il est bien de Gluck, extrait des Feste d’Apollo ou d’ouvrages antérieurs. Pour son adaptation pour le contralto Pauline Viardot  (1859), Hector Berlioz le réintroduisit également. Dans cet enregistrement, l’air a été retraduit en italien par Thibault Perrine. Lors des concerts précédant cet enregistrement, Laurence Equilbey proposait un mixe entre ces deux versions.
 

_____

> Achetez ce CD – Gluck: Orfeo ed Euridice – Fagioli

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
orfeo_fagioli

Note ForumOpera.com

4

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opéra en trois actes

Livret de Ranieri de’ Calzabigi

Version originale intégrale de Vienne (1762) et extraits de la version de Paris (1774)

Détails

Orfeo
Franco Fagioli
Euridice
Malin Hartelius
Amore
Emmanuelle de Negri

Accentus
Insula Orchestra
Direction musicale
Laurence Equilbey

Enregistré sur le vif au Théâtre de Poissy les 5 et 7 avril 2015

3 CD Archiv Produktion B011MAX79W 152 min.

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD