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Les Plaisirs du Louvre

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CD
17 août 2020
Une voluptueuse langueur

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Détails

ANTOINE BOESSET (1587-1643)

1. Reine que je sers et que je connais (Concert de Diane et ses Nymphes)
2. Bien loin profanes de ces lieux (Concert des Nymphes des Bois)
3. Je perds le repos et les sens

D’après PIERRE GUÉDRON (ca 1565-1620)

4. Cesse mortel d’importuner (Juste mespris de saincte Agnez)

ANTOINE BOESSET

5. Astres pleins de malheurs (Récit de la Nuit)

ÉTIENNE MOULINIÉ (1599-1676)

6. Rompez les charmes du sommeil (Air de la Ridicule)

ANONYME (attr. possible à LOUIS CONSTANTIN, ca 1585-1657)

7. Les Suisses
8. Les Suissesses

ANTOINE BOESSET

9. Monarque triomphant (Au Roy)

LOUIS XIII (1601-1643)

10. Les Gascons

ANONYME (attr. possible à LOUIS CONSTANTIN)

11. M. de Liancourt
12. Les Vallets de la Faiste

ANTOINE BOESSET

13. Je suis l’adorable Équité (Récit de la Félicité, la Justice, et les Amours)

ÉTIENNE MOULINIÉ

14. Il sort de nos corps emplumés

ANTOINE BOESSET

15. Aime-moi Cloris (Dialogue)

ÉTIENNE MOULINIÉ

16. Ô doux Sommeil

ANTOINE BOESSET

17. Fut-il jamais une rigueur pareille
18. Que prétendez-vous mes désirs

JACQUES CHAMPION DE CHAMBONNIÈRES (1601-1672)

19. L’Entretien des Dieux (Chambonnières, Pièces de clavessin, 1670 ; arr. Sébastien Daucé)

D’après PIERRE GUÉDRON
20. Quels tourments rigoureux (Le Purgatoire)

ANTOINE BOESSET

21. Ne vante point flambeau des cieux
22. Ce roi vainqueur de nos malheurs

LOUIS COUPERIN (1626-1661)

23. La Piémontoise

ANTOINE BOESSET

24. Segua chi vuol iniquo Amore
25. Conseille-moi mon cœur (David disgrâcié)
26. Me veux-tu voir mourir

FRANÇOIS DE CHANCY (ca 1600-1656)

27. Rares fleurs vivante peinture

ANTOINE BOESSET

28. Ô mort l’objet de mes plaisirs

Ensemble Correspondances

Dessus
Caroline Weynants, Caroline Bardot, Élodie Fonnard
Bas-dessus
Lucile Richardot
Haute-contre
David Tricou
Tailles
Marc Mauillon, Davy Cornillot
Basses
Étienne Bazola, Nicolas Brooymans

Dessus de viole
Étienne Floutier
Haute-contre de viole
Myriam Rignol
Tailles de viole
Louise Bouedo, Mathias Ferré
Basse de viole
Mathilde Vialle
Flûte
Lucile Perret
Théorbe, guitare baroque & luth en la
Thibaut Roussel
Luth
Diego Salamanca
Orgue
Matthieu Boutineau

Clavecin, orgue & direction musicale
Sébastien Daucé

1 CD Harmonia Mundi HMM905320
Durée 71′

Difficile d’imaginer un moment plus passionnant dans l’histoire de la musique que le début du XVIIe siècle, particulièrement en Italie : c’est là et alors que naissent l’opéra, la sonate, le concerto ou la monodie accompagnée. Une explosion de créativité qui va vite se répandre dans toute l’Europe. En France, la cour de Louis XIII poursuit ce que les Valois ont instauré : les fastes des divertissements et des fêtes servent à souligner la grandeur du souverain et de sa maison. L’étalage de la culture prend une dimension politique. On assiste toutefois à des influences réciproques entre une pratique amateur qui se répand dans les nobles salons et la pratique de l’élite professionnelle qui exerçait son art dans les chambres royales. L’air de cour, largement diffusé par l’éditeur Pierre Ballard, connaît une vogue remarquable, sous forme de chant soliste accompagné le plus souvent d’un luth. Ces mêmes airs résonnent à la cour dans une forme polyphonique, héritée de la Renaissance, avec accompagnement de violes, luths et clavecins. Les principaux compositeurs qui marquent l’air de cour ont pour nom Antoine Boësset, Pierre Guédron ou Etienne Moulinié. Ces magnifiques musiciens nous ont laissé de fort belles pages vocales et instrumentales, mais ils ont sans doute été éclipsés par l’éblouissante cour du Roi-Soleil, un siècle plus tard. Sébastien Daucé et l’Ensemble Correspondances s’attachent à redonner vie à l’air de cour dans sa forme la plus riche et la plus royale. Comme à son habitude, il nous livre le fruit de ses recherches en les replaçant dans leur contexte le plus large possible, ainsi que l’indique clairement le titre de son nouvel album Les Plaisirs du Louvre. L’essentiel des 28 plages de ce CD est constitué d’airs à 4 ou 5 parties, d’extraits chantés de ballets de cour et autres « récits ». La structure peut varier, et les airs à 5 voix deviennent parfois des dialogues entre une voix soliste à laquelle répond un chœur. Le tout est entrecoupé de quelques pièces instrumentales, signées par des compositeurs plus connus, tels que Louis Couperin ou Jacques Champion de Chambonnières. 

Sébastien Daucé a réuni autour de lui la crème des voix rompues à ce genre d’exercice : des timbres bien trempés, identifiables dans l’ensemble mais qui s’harmonisent à la perfection pour produire des assemblages d’une suave volupté. La prise de son excelle à rendre limpide chaque ligne de la polyphonie tout en les fusionnant au sein d’un superbe ensemble vocal. Citons à titre d’exemple le soprano lumineux de Caroline Weynants, l’incomparable contralto de Lucile Richardot, les ténors de David Tricou et Marc Mauillon ou la basse d’airain de Nicolas Brooymans. Les textes chantés sont parfaitement intelligibles, la prononciation « moderne » a été privilégiée. Reste qu’il s’agit ici d’une littérature galante fort prisée alors, mais d’un intérêt limité, où « fureur » rime avec « malheur », et « tourment » avec « amant ». Et si l’air de cour des salons parisiens se plaît aussi dans les airs à boire ou dans des textes un peu coquins, nous sommes ici à la cour et la musique du roi n’est pas là pour badiner. Les forces instrumentales – violes, luth, clavecin et orgue – apportent avec talent leur soutien aux chanteurs et contribuent largement à la réussite de ce disque. Pour autant, une écoute intégrale entraîne une certaine lassitude, dont il est malaisé de cerner les raisons. La grande majorité des pièces exhale cette langueur si intimement liée au baroque français. Les rythmes pointés sont omniprésents, le plus souvent sur une métrique ternaire, typique des chaconnes et sarabandes, et cela contribue peut-être à donner le sentiment que ces airs semblent sortis d’un même moule. Voilà un très bel album, qui nous permet de découvrir un répertoire peu connu dans une interprétation hors pair, mais qu’il faut sans doute consommer avec modération. Le livret bilingue apporte beaucoup d’informations sur les compositeurs et le contexte de ce répertoire.

 

 

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ANTOINE BOESSET (1587-1643)

1. Reine que je sers et que je connais (Concert de Diane et ses Nymphes)
2. Bien loin profanes de ces lieux (Concert des Nymphes des Bois)
3. Je perds le repos et les sens

D’après PIERRE GUÉDRON (ca 1565-1620)

4. Cesse mortel d’importuner (Juste mespris de saincte Agnez)

ANTOINE BOESSET

5. Astres pleins de malheurs (Récit de la Nuit)

ÉTIENNE MOULINIÉ (1599-1676)

6. Rompez les charmes du sommeil (Air de la Ridicule)

ANONYME (attr. possible à LOUIS CONSTANTIN, ca 1585-1657)

7. Les Suisses
8. Les Suissesses

ANTOINE BOESSET

9. Monarque triomphant (Au Roy)

LOUIS XIII (1601-1643)

10. Les Gascons

ANONYME (attr. possible à LOUIS CONSTANTIN)

11. M. de Liancourt
12. Les Vallets de la Faiste

ANTOINE BOESSET

13. Je suis l’adorable Équité (Récit de la Félicité, la Justice, et les Amours)

ÉTIENNE MOULINIÉ

14. Il sort de nos corps emplumés

ANTOINE BOESSET

15. Aime-moi Cloris (Dialogue)

ÉTIENNE MOULINIÉ

16. Ô doux Sommeil

ANTOINE BOESSET

17. Fut-il jamais une rigueur pareille
18. Que prétendez-vous mes désirs

JACQUES CHAMPION DE CHAMBONNIÈRES (1601-1672)

19. L’Entretien des Dieux (Chambonnières, Pièces de clavessin, 1670 ; arr. Sébastien Daucé)

D’après PIERRE GUÉDRON
20. Quels tourments rigoureux (Le Purgatoire)

ANTOINE BOESSET

21. Ne vante point flambeau des cieux
22. Ce roi vainqueur de nos malheurs

LOUIS COUPERIN (1626-1661)

23. La Piémontoise

ANTOINE BOESSET

24. Segua chi vuol iniquo Amore
25. Conseille-moi mon cœur (David disgrâcié)
26. Me veux-tu voir mourir

FRANÇOIS DE CHANCY (ca 1600-1656)

27. Rares fleurs vivante peinture

ANTOINE BOESSET

28. Ô mort l’objet de mes plaisirs

Ensemble Correspondances

Dessus
Caroline Weynants, Caroline Bardot, Élodie Fonnard
Bas-dessus
Lucile Richardot
Haute-contre
David Tricou
Tailles
Marc Mauillon, Davy Cornillot
Basses
Étienne Bazola, Nicolas Brooymans

Dessus de viole
Étienne Floutier
Haute-contre de viole
Myriam Rignol
Tailles de viole
Louise Bouedo, Mathias Ferré
Basse de viole
Mathilde Vialle
Flûte
Lucile Perret
Théorbe, guitare baroque & luth en la
Thibaut Roussel
Luth
Diego Salamanca
Orgue
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1 CD Harmonia Mundi HMM905320
Durée 71′

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