Forum Opéra

Les Parapluies de Cherbourg

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
DVD
22 juin 2015
« Moi j’aime pas l’opéra, j’aime mieux le cinéma »

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Comédie musicale, scénario de Jacques Demy

Version symphonique mise en espace créée au Théâtre du Châtelet, le 11 septembre 2014

Détails

Mise en espace

Vincent Vittoz

Décors

Jean-Jacques Sempé, Vincent Vittoz

Costumes

Vanessa Seward

Lumières

Renaud Corler

Geneviève

Marie Oppert

Guy

Vincent Niclo

Madame Emery

Natalie Dessay

Roland Cassard

Laurent Naouri

Madeleine

Louise Leterme

Tante Elise / Madame Germaine

Jasmine Roy

Monsieur Dubourg / Le garagiste

Franck Vincent

Bernard / Pierre

Franck Lopez

Jean

Arnaud Léonard

Marins

Valentin Johner, Salem Sobihi

Jenny

Elsa Dreisig

Orchestre National d’Ile-de-France

Direction musicale

Michel Legrand

Enregistré au Théâtre du Châtelet du 11 au 14 septembre 2014

1 DVD Erato 0825646117642 – 100 minutes

Que Natalie Dessay ait exaucé un rêve de petite fille en chantant Michel Legrand, on peut le comprendre. Que Jean-Luc Choplin ait souhaité exploiter le succès des concerts donnés par la soprano avec le compositeur, c’est assez naturel. Fallait-il pour autant monter Les Parapluies de Cherbourg sur la scène du Châtelet ? Ce n’est pas la première fois que le film de Jacques Demy fait l’objet d’une adaptation théâtrale : la première vit le jour à New York en 1979, suivie d’une autre à Paris, « la plus convaincante » selon Michel Legrand ayant été conçue en 2011 à Londres. Pourtant, si le DVD Erato peut annoncer une « première mondiale », c’est parce que le compositeur a remis son ouvrage sur le métier : insatisfait des versions réduites utilisées jusque-là, il a spécialement réorchestré pour orchestre symphonique la partition jadis écrite pour le long-métrage. Cela se traduit par une certaine uniformisation car, dans la bande-son originelle, « les formations d’orchestre sont à géométrie variable, en fonction des séquences ». 82 ans au compteur, Michel Legrand dirige un peu comme Richard Strauss vers la fin des années 1930 : le résultat tourne parfois au fond sonore pour salon de thé et manque cruellement de traits saillants.

Est-ce pour ne pas chercher à rivaliser avec le film que le choix a été fait d’une version semi-scénique ? Apparemment, il avait dans un premier temps été question d’une version de concert au sens strict, avec chanteurs en tenue de soirée, en rang d’oignon derrière les micros. Finalement, l’orchestre occupe tout le fond de la scène, et les chanteurs, portant le costume de leur rôle, évoluent au milieu de décors réduits à quelques éléments mobiles. Les commander à Sempé était sans doute une bonne idée, car la France du Petit Nicolas est un peu celle des films de Demy. Les accessoires ainsi dessinés, comme sur des morceaux de papier déchirés, situent l’action, mais de façon parfois un peu trop systématique, car certaines scènes auraient parfaitement pu se passer d’une localisation aussi insistante. Et Vincent Vittoz ne semble pas avoir toujours été très inspiré : les rares tentatives pour échapper au réalisme du livret ne sont guère couronnées de succès. Le bref ballet initial se substitue à une scène située dans le garage où Guy travaille : ici, elle n’a lieu nulle part et tous les artistes y participent sans qu’on puisse savoir qui est qui. Interminable paraît l’autre « ballet », celui des deux marins-accessoiristes portant une horloge et un panneau « Cherbourg », qui tournent inlassablement autour de Guy et Geneviève lors de la scène des adieux.

Du côté des voix, les micros-casques dispensent évidemment les interprètes de tout effort extrême des cordes vocales et leur permettent de se concentrer sur le jeu et la diction. Tous les artistes ici réunis ne sont pourtant pas égaux devant le chant. Ce spectacle est bien entendu une promenade de santé pour Natalie Dessay et Laurent Naouri, habitués à un répertoire aux exigences bien différentes. Ils ne sont d’aileurs pas les seuls à venir du monde de l’opéra, et l’on a pu voir sur d’autres scènes lyriques Franck Vincent, bijoutier/garagiste aux graves sonores. Indépendamment du fait que Madame Emery et Roland Cassard sont à la ville mari et femme, l’âge même de Laurent Naouri rend plus crédible l’erreur de la mère qui croit d’abord que ses attentions lui sont destinées (le Cassard du film était plus jeune mais dégageait un parfait ennui et une certaine absence de sex-appeal). A propos d’âge, Marie Oppert, née en 1997, a exactement celui du rôle et campe une irrésistible Geneviève, à qui l’on reprochera seulement de prononcer « Je t’attendrai » comme s’il s’agissait d’un conditionnel et non d’un futur. Vincent Niclo, lui, n’a plus tout à fait les vingt ans de Guy, les gros plans le montrent bien ; son manque de formation lyrique se manifeste surtout dans le fait qu’il ne timbre pas suffisamment son chant, et s’entend dans la première scène, où il est question de Carmen qu’il doit aller voir avec Geneviève, lorsqu’il tient une note avec ce qu’il imagine être une « voix d’opéra »…

Que le spectacle ait été sympathique en scène, on le croit volontiers, mais qu’il ait mérité un DVD, c’est nettement moins sûr car, comme Natalie Dessay prend un malin plaisir à le chanter au début du spectacle, en ce qui concerne Les Parapluies de Cherbourg, on « aime mieux le cinéma ».

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
812zr4bx9ml_sl1500_

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Comédie musicale, scénario de Jacques Demy

Version symphonique mise en espace créée au Théâtre du Châtelet, le 11 septembre 2014

Détails

Mise en espace

Vincent Vittoz

Décors

Jean-Jacques Sempé, Vincent Vittoz

Costumes

Vanessa Seward

Lumières

Renaud Corler

Geneviève

Marie Oppert

Guy

Vincent Niclo

Madame Emery

Natalie Dessay

Roland Cassard

Laurent Naouri

Madeleine

Louise Leterme

Tante Elise / Madame Germaine

Jasmine Roy

Monsieur Dubourg / Le garagiste

Franck Vincent

Bernard / Pierre

Franck Lopez

Jean

Arnaud Léonard

Marins

Valentin Johner, Salem Sobihi

Jenny

Elsa Dreisig

Orchestre National d’Ile-de-France

Direction musicale

Michel Legrand

Enregistré au Théâtre du Châtelet du 11 au 14 septembre 2014

1 DVD Erato 0825646117642 – 100 minutes

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD