Forum Opéra

Le Bourgeois gentilhomme

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
DVD
8 avril 2015
Certains Baptistes sont plus égaux que d’autres

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Comédie-ballet en cinq actes, texte de Molière

Créée le 14 octobre 1670 à Chambord

Détails

Mise en scène

Denis Podalydès

Scénographie

Eric Ruf

Costumes

Christian Lacroix

Chorégraphie

Kaori Ito

Monsieur Jourdain

Pascal Rénéric

Madame Jourdain

Emeline Bayart

Le Maître de musique / Dorante

Julien Campani

Le Maître à danser / Cléonte

Thibault Vinçon

Le Maître tailleur / Covielle

Alexandre Steiger

Le Maître d’armes

Nicolas Orlando

Le Maître de philosophie

Francis Leplay

Le garçon tailleur / Lucile

Leslie Menu

Nicole

Manon Combes

Dorimène

Bénédicte Guilbert

Deux laquais

Hermann Marchand, Laurent Podalydès

Danseuses

Jennifer Macavinta, Artemis Stavridi

Cécile Granger, soprano

Romain Champion, haute-contre

Marc Labonnette, basse taille

Solistes de l’Ensemble baroque de Limoges

Direction musicale

Christophe Coin

Enregistré à l’Opéra royal de Versailles en novembre 2012

1 DVD Alpha 707 – 165 minutes

Vous aimez Lully mais vous ne supportez pas les spectacles éclairés à la bougie ? Vous aimez Molière mais la prononciation restituée du français du XVIIe siècle vous hérisse ? Alpha a pensé à vous. Alors qu’il possédait déjà à son catalogue Le Bourgeois gentilhomme mis en scène par Benjamin Lazar et dirigé par Vincent Dumestre (2005), le label français propose une nouvelle version de la comédie-ballet des deux Baptistes. Le spectacle monté par Denis Podalydès pourrait ainsi apparaître comme un juste milieu. Du point de vue de la durée, d’abord : là où la pièce vue par Lazar-Dumestre durait trois heures et demie, le présent spectacle n’excède pas deux heures quarante-cinq. Hélas, ce raccourcissement ne tient pas seulement au rythme de la représentation, mais aussi aux coupes pratiquées dans la musique. S’il est infiniment plus respecté que ce n’est généralement le cas, même à la Comédie Française, Lully a quand même dû subir quelques outrages. « Il vous faudra trois voix : un dessus, une haute-contre, et une basse, qui seront accompagnées d’une basse de viole, d’un théorbe, et d’un clavecin pour les basses continues, avec deux dessus de violon pour jouer les ritournelles » déclare le Maître de musique à Monsieur Jourdain, lorsque celui-ci décide d’avoir chez lui un concert chaque semaine, comme les gens de qualité. L’effectif qui participe au présent spectacle est à peu de choses près celui-là : si vous attendiez la Galerie des glaces, il faudra vous contenter des petits appartements. Quant aux morceaux et intermèdes musicaux prévus par Molière et Lully, ils sont bien là, même le Ballet des nations de la fin, mais celui-ci est tout de même très amputé (moins de 20 minutes ici contre 40 chez Lazar-Dumestre). Et pour cause : avec trois chanteurs, il serait bien difficile de respecter le texte de la Première Entrée, qui fait intervenir deux hommes du bel air, deux femmes du bel air, deux Gascons, un Suisse, un vieux bourgeois babillard et une vieille bourgeoise babillarde. Toute la Cinquième Entrée disparaît, avec ses Poitevins. Attention, pour qui cesserait de visionner dès les premiers applaudissements, la Sixième Entrée est interprétée lors des saluts ! Et trois danseurs, c’est un peu maigre pour évoquer les fastes louisquatorziens, surtout avec la chorégraphie contemporaine peu inspirante de Kaori Ito.

On l’a dit, les chanteurs ne sont que trois (ou plutôt quatre si l’on inclut le gambiste Francisco Mañalich qui prête aussi ses services en tant que ténor). Marc Labonnette est bien connu des amateurs de musique baroque, pour sa participation à divers spectacles et enregistrements ; il est ici un Mufti assez réjouissant. Un peu moins médiatique, Romain Champion n’en possède pas moins une fort belle voix de haute-contre à la française. Découverte en revanche dans le cas de Cécile Granger, toute jeune soprano à la diction sans doute moins nette que celle de Claire Lefilliâtre dans la version Lazar-Dumestre, mais au timbre nettement plus chaleureux. A la tête des sept solistes de l’Ensemble baroque de Limoges, Christophe Coin propose une interprétation souvent plus vivante que celle de Vincent Dumestre, qu’on pouvait trouver parfois un peu lente et surtout surchargée d’ornements dans l’interprétation vocale.

Quant aux acteurs, ils sont bons, pour la plupart. Vu en récitant dans le Manfred de Schumann proposé en 2013 Salle Favart, Pascal Rénéric est un Jourdain très remuant, qui trouve un bon contrepoint dans la Madame Jourdain d’Emeline Bayart, à la belle voix (parlée) de mezzo. Les mélomanes seront plus particulièrement sensibles au travail de Denis Podalydès lorsqu’il traite le texte de Molière comme une partition, procédé qui atteint son comble lors de la dispute des jeunes amoureux, où certains groupes de répliques sont répétés trois, quatre, cinq fois de suite, donnant à ce passage un aspect musical digne d’une scène d’opéra-comique. Habillée par Christian Lacroix et décorée par Eric Ruf, la pièce remporte un vif succès auprès du public réuni à l’Opéra royal de Versailles, mais il est permis de rêver encore d’une interprétation qui en donnerait plus pleinement à entendre la musique sans rien sacrifier de sa force théâtrale.

Ce spectacle est repris pour cinq représentations du 8 au 12 avril 2015 à l’Opéra royal de Versailles, où il a été filmé en 2012 (pour plus d’informations, cliquer ici).

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
54ed99c2a09c2

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Comédie-ballet en cinq actes, texte de Molière

Créée le 14 octobre 1670 à Chambord

Détails

Mise en scène

Denis Podalydès

Scénographie

Eric Ruf

Costumes

Christian Lacroix

Chorégraphie

Kaori Ito

Monsieur Jourdain

Pascal Rénéric

Madame Jourdain

Emeline Bayart

Le Maître de musique / Dorante

Julien Campani

Le Maître à danser / Cléonte

Thibault Vinçon

Le Maître tailleur / Covielle

Alexandre Steiger

Le Maître d’armes

Nicolas Orlando

Le Maître de philosophie

Francis Leplay

Le garçon tailleur / Lucile

Leslie Menu

Nicole

Manon Combes

Dorimène

Bénédicte Guilbert

Deux laquais

Hermann Marchand, Laurent Podalydès

Danseuses

Jennifer Macavinta, Artemis Stavridi

Cécile Granger, soprano

Romain Champion, haute-contre

Marc Labonnette, basse taille

Solistes de l’Ensemble baroque de Limoges

Direction musicale

Christophe Coin

Enregistré à l’Opéra royal de Versailles en novembre 2012

1 DVD Alpha 707 – 165 minutes

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD