Le rôle d’Angelina est celui des débuts de Lucia Valentini-Terrani, qui interprète La Cenerentola pour la première fois à Brescia en 1969. Enregistrée ici en 1980, le mezzo italien est dans la plénitude de moyens formidables, conjugués à une exceptionnelle sensibilité. Fluidité des vocalises, justesse des couleurs, intelligence de variations laissent pantois. En ces débuts de ce qu’on appelera la Rossini renaissance, cette impeccable maîtrise technique ne trouve d’équivalent que chez Marilyn Horne, voire Frederica von Stade. Au delà de la virtuosité, Valentini-Terrani offre dans ce rôle particulier, un supplément d’âme unique, un petit je-ne-sais-quoi de nostalgique et hors du temps. Chaleur du timbre, intelligence du texte aux inflexions dramatiques parfaitement ciselées, contribuent à construire ainsi un personnage poétique, profondément bon, profondément attachant (comme l’était d’ailleurs cette immense artiste dans la vraie vie), justifiant le titre complet de l’ouvrage : La Cenerentola, ossia la bontà in trionfo. Même s’il se limite à la seule dimension comique (mais le personnage est ainsi), le Don Magnifico d’Enzo Dara est également un sommet tant musicalement que dramatiquement (ou plutôt drolatiquement), avec une maîtrise incomparable du canto sillábico le plus rapide qui soit, et un art de la déclamation qui rend passionnant le moindre de ses récitatifs. Domenicho Trimarchi est de la même école : on est donc un peu étonné de l’entendre en Dandini, rôle où l’on a l’habitude d’entendre des voix moins rondes, des chanteurs moins matures, mais les exigences vocales sont parfaitement remplies. Même observation au sujet de l’Alidoro d’Alessandro Corbelli, certes excellent, mais trop peu différencié lui aussi d’Enzo Dara qui, dans le genre bouffe, écrase un peu tous ses collègues. Francisco Araiza est un Ramiro au timbre brillant et percutant, à la vocalisation fluide et rapide. Certains ténors ultérieurs seront sans doute plus imaginatifs en termes de variations, mais n’oublions pas que le chanteur mexicain est ici un précurseur déjà exceptionnel. La direction de Gabriele Ferro est plus élégante que vive, mais suffisamment alerte. Les ensembles sont remarquablement en place et les chanteurs parfaitement accompagnés. L’ouvrage est donné ici avec un quart d’heure de coupures, dont, bien entendu, les scènes de « balai »…
La Cenerentola
- Œuvre
- Auteur
- Compositeur
- Editeur
- Labels
- Lieu
- Saison
- Orchestre
Note ForumOpera.com
Infos sur l’œuvre
Dramma giocoso en deux actes
de Gioachino Rossini
Livret de Jacopo Ferretti inspiré par le conte de Charles Perrault
Création le 25 janvier 1817 au Teatro Valle de Rome
Détails
Don Ramiro
Francisco Araiza
Dandini
Domenicho Trimarchi
Don Magnifico
Enzo Dara
Clorinda
Emilia Ravaglia
Tisbe
Marilyn Schmiege
Angelina (Cenerentola)
Lucia Valentini-Terrani
Alidoro
Alessandro Corbelli
Chor des Westdeutschen Rundfunks
Cappella Coloniensis
Direction musicale
Gabriele Ferro
2 CD Sony Classical Opera 19075811282
Enregistré à Cologne, le 1er août 1980
147′ 46″
Commentaires
VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS
- Œuvre
- Auteur
- Compositeur
- Editeur
- Labels
- Lieu
- Saison
- Orchestre
Note ForumOpera.com
Note des lecteurs
Votre note
/5 ( avis)
Aucun vote actuellement
Infos sur l’œuvre
Dramma giocoso en deux actes
de Gioachino Rossini
Livret de Jacopo Ferretti inspiré par le conte de Charles Perrault
Création le 25 janvier 1817 au Teatro Valle de Rome
Détails
Don Ramiro
Francisco Araiza
Dandini
Domenicho Trimarchi
Don Magnifico
Enzo Dara
Clorinda
Emilia Ravaglia
Tisbe
Marilyn Schmiege
Angelina (Cenerentola)
Lucia Valentini-Terrani
Alidoro
Alessandro Corbelli
Chor des Westdeutschen Rundfunks
Cappella Coloniensis
Direction musicale
Gabriele Ferro
2 CD Sony Classical Opera 19075811282
Enregistré à Cologne, le 1er août 1980
147′ 46″