Forum Opéra

La Belle Saison live. Schubert – Ellington

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
CD
6 juin 2019
Tout est dans le tiret

Note ForumOpera.com

1

Infos sur l’œuvre

Détails

Franz Schubert / Duke Ellington

Die Forelle / Caravan

Franz Schubert

Impromptu (op. 90, n° 2)

Gretchen am Spinnrade

Dmitri Chostakovitch

Chanson d’Ophélie (Sept Romances sur des poèmes d’Alexandre Blok)

Duke Ellington

Take a Train

Pascal Dusapin

Canto

Dimitri Tiomkin

Wild is the Wind

Franz Schubert

Auf dem Wasser zu singen

Duke Ellington

It Dont’ Mean a Thing

Solitude

Karen Vourc’h, soprano

THomas Savy, clarinette

Louis Rode, violoncelle

Guillaume de Chassy, piano

Enregistré à l’abbaye de Noirlac le 30 novembre 2018

1 CD B Records LBM 019 – 45 minutes

Que peut-on attendre d’un disque discrètement intitulé Schubert – Ellington ? Une opération de rapprochement, bien sûr, déjà assez inattendue en ce qu’elle juxtapose deux compositeurs que presque tout oppose. On croit donc découvrir un disque dont le programme sera divisé à parts égales entre des lieder du tout début du XIXe siècle et des songs du milieu du XXe, entre le classique et le jazz. Or, pas du tout. Loin de séparer les deux compositeurs, le tiret les unit bien plus profondément qu’on ne l’aurait soupçonné, puisque le CD immortalise des improvisations mêlant Schubert et Ellington, comme l’illustre clairement la première plage. On y entend d’abord « La Truite » avec accompagnement jazzy, la ligne vocale étant elle-même modifiée par endroits, puis vient « Caravan » de Duke Ellington, après quoi les deux œuvres se rencontrent, s’entremêlent et ne forment plus qu’un. C’est peut-être aussi le moment le plus radical du disque. Deux autres lieder de Schubert sont présents, ainsi que l’un de ses Impromptus, mais aucun d’eux ne subit le même traitement de choc. Sous le titre « Vers Gretchen » et « Vers Auf dem Wasser », ce sont encore des improvisations qui nous sont proposées, sans télescopage frontal avec un standard de jazz. De Duke Ellington, on trouvera ici « Take a Train », « It Dont’ Mean a Thing » et « Solitude ». Et il y a plusieurs autres compositeurs au rendez-vous, même si leur nom n’est pas mis en avant : Chostakovitch, Dusapin, et Dimitri Tiomkin, qui composa « Wild is the Wind » pour un film sorti en 1957. Des esthétiques très contrastées, donc, qui repoussent jusqu’à notre époque le cadre temporel des morceaux. Dans le discours sinueux de Canto, sur un texte du poète Giacomo Leopardi, on reconnaît bien l’esthétique de Pascal Dusapin ; la romance de Chostakovitch. Les chanteurs les plus divers ont su au fil des années s’approprier « Wild is the Wind ».

Schubert – Ellington réunit quatre interprètes, les uns venus du classique (la soprano et le violoncelle), les autres venus du jazz (la clarinette et le piano). La plupart des arrangements et improvisations sont le fait de Guillaume de Chassy, le pianiste, mais certaines pièces affichent la responsabilité collective des quatre membres du groupe. Tout juste trois quarts d’heure de musique : la limite de l’exercice serait-elle atteinte ? Les morceaux s’enchaînent sans véritable sollicitation de continuité, avec parfois une « Réminiscence » au piano qui fait le pont d’une pièce à l’autre, les applaudissements conservés à la fin montrant bien qu’il s’agissait d’un concert public.

Evidemment, pour le lecteur de Forum Opéra, l’intérêt principal de ce disque sera la prestation de Karen Vourc’h. Après des débuts fracassants, marqués notamment par sa Mélisande à l’Opéra-Comique en 2010, et un disque Grieg-Sibelius-Debussy sorti la même année, la soprano française s’est peu à peu faite plus rare sur les scènes lyriques. Plus précisément, son répertoire s’est très nettement centré sur le XXe siècle et sur la création. Après le Christophe Colomb de Félicien David en 2014, Karen Vourc’h s’est pour ainsi dire spécialisée dans la musique contemporaine. On ne s’étonnera donc pas outre mesure de l’entendre au cœur de ce programme hors-norme, qui ne relève pas du simple cross-over, mais s’aventure dans des terrains plus audacieux.

De ce fait, la voix que l’on entend ici n’est pas vraiment celle d’une chanteuse d’opéra, et la soprano y révèle un style bien différent. Le jazz et la chanson n’ont pas du tout les mêmes exigences que Mozart et Verdi, que Karen Vourc’h chantait encore il y a quelques années. C’est dans « Gretchen am Spinrade » et « Auf dem Wasser zu singen », dont la ligne vocale n’a guète été bousculée, que l’on peut le mieux juger les qualités de la soprano. Même si l’on entend plus souvent « Marguerite au rouet » par des mezzos et que la légèreté de la voix surprend au départ, force est de dire ici que la justesse de certaines notes ne paraît pas très assurée et que les aigus sont un peu trop bas. Ce sont évidemment les aléas du direct, et comme l’ont expliqué les habitués de l’improvisation aux interprètes classiques, on ne refait pas une improvisation.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
71gv4u0qtpl._sl1200_

Note ForumOpera.com

1

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Franz Schubert / Duke Ellington

Die Forelle / Caravan

Franz Schubert

Impromptu (op. 90, n° 2)

Gretchen am Spinnrade

Dmitri Chostakovitch

Chanson d’Ophélie (Sept Romances sur des poèmes d’Alexandre Blok)

Duke Ellington

Take a Train

Pascal Dusapin

Canto

Dimitri Tiomkin

Wild is the Wind

Franz Schubert

Auf dem Wasser zu singen

Duke Ellington

It Dont’ Mean a Thing

Solitude

Karen Vourc’h, soprano

THomas Savy, clarinette

Louis Rode, violoncelle

Guillaume de Chassy, piano

Enregistré à l’abbaye de Noirlac le 30 novembre 2018

1 CD B Records LBM 019 – 45 minutes

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD