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Hervé, Le Joueur de flûte, Trombolino, Le Retour d'Ulysse

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CD
29 mars 2019
Autour d’Hélène

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Le Joueur de flûte, opéra-bouffe en un acte, livret de Jules Moinaux

Créé au Théâtre des Variétés le 16 avril 1864

Trombolino, opérette en un acte, livret de Paul Renard et Charles de St Piat

Créé à l’Eldorado le 9 mai 1868

Le Retour d’Ulysse,

Détails

Le Joueur de flûte

Tulipia

Fanely Revoil

Busa

Freda Betti

Diachylum

Aimé Doniat

Duillius

Gaston Rey

Cucurbitus

René Hérent

Direction musicale

Maurice Soret

Trombolino

Penilla

Denise Duval

Trombolino

Gilbert Moryn

Cantarini

Jean Giraudeau

Direction musicale

Marcel Cariven

Le Retour d’Ulysse

Pénélope

Denise Duval

Ulysse

Jean Giraudeau

Coqcigru

Joseph Peyron

Direction musicale

Joseph Peyron

1 CD Malibran 718

Les ténors José Dupuis et Jean-Laurent Kopp, le baryton Couder et la mezzo Léa Silly sur les planches du Théâtre des Variétés en 1864 : La Belle Hélène, bien sûr. Oui, mais pas seulement, car ces artistes, qui allaient créer les rôles de Pâris, de Ménélas, d’Agamemnon et d’Oreste en décembre, avaient déjà été réunis quelques mois auparavant, sur les mêmes planches, pour une autre œuvre lyrique travestissant l’antiquité : Le Joueur de flûte, opéra-bouffe en un acte dû à celui en qui l’on reconnaît parfois le « vrai » créateur de l’opérette : Hervé.

Puisque le Palazzetto Bru Zane a décidé de remettre Hervé à l’affiche, on ne se plaindra pas que le label Malibran remette en avant un disque réunissant trois œuvres en un acte de Florimond Ronger, pour désigner sous son vrai nom le « compositeur toqué » : Le Retour d’Ulysse, qui vient de connaître un joli succès au Théâtre Marigny (créé en 1862,  le susdit Couder y tenant le rôle-titre), Le Joueur de flûte (1864) et Trombolino (1868).

Le Retour d’Ulysse est ici le moins bien traité : l’ouverture est supprimée, ainsi que tous les dialogues parlés, ce qui rend difficile de goûter tout le sel de cette bouffonnerie qui a sans doute besoin de la scène pour produire tout son effet. Néanmoins, et c’est une fois de plus tout le prix de ces concerts radiodiffusés dans les années 1950 et 1960, on y entend une équipe de chanteurs-acteurs qui s’ébattent dans ce répertoire comme des poissons dans l’eau. Jean Giraudeau est-il jamais meilleur que dans l’opérette ? Après avoir été le Mari dans la version de référence des Mamelles de Tirésias enregistrée, il retrouve comme partenaire la créatrice du rôle de Thérèse, Denise Duval, régulièrement sollicitée pour les concerts d’opérette de la RTF (Geneviève de Brabant, Les Brigands, La Jolie Parfumeuse d’Offenbach, Au temps des croisades de Claude Terrasse…). C’est avec un chic inimitable que l’égérie de Poulenc chante les exquises sottises que débitent Penilla ou Pénélope (préfigurant Hélène, celle-ci évoque les obstacles qui feront non pas cascader mais « trébucher ma vertu »). Gilbert Moryn est un très truculent brigand Trombolino, et Joseph Peyron un Coqsigru délicieusement niais.

Il est permis de trouver plus consistant le livret du Joueur de flûte, même s’il serait peut-être difficile aujourd’hui de faire passer un texte truffé d’allusions à la fois érudites et comiques, notre connaissance de l’antiquité n’étant plus tout à fait celle du public instruit des années 1860. Un exemple : dans le vaudeville final, le sénateur Cucurbitus chante ce couplet : « Romaines de la décadence, Engloutisseuses de quibus, Luttez de luxe, d’élégance ! Aux courses de Vincennius Fabriquez-vous un visage De rouge et de plâtrage ; Un autre siècle viendra Où tout ça changera, Où la femme simple et pure, Méprisant la parure, Dira, montrant ses enfants, Voilà mes diamants »… Combien de personnes aujourd’hui utilisent encore le mot quibus pour désigner l’argent, et combien de spectateurs saisiront l’allusion finale à Cornélie, mère des Gracques ? Père de Georges Courteline, Jules Moinaux n’était pas n’importe qui, et Offenbach fit à plusieurs reprises appel à ses services de librettiste (Les Deux Aveugles, Le Voyage de M. Dunanan père et fils, Les Géorgiennes). Il se trouve par ailleurs que Le Joueur du flûte semble avoir particulièrement inspiré Hervé, qui fait ici preuve de plus de finesse qu’en d’autres occasions.

Là encore, une distribution de choc avait été réunie. Fanély Revoil se révèle une comédienne redoutable, truculente héroïne de théâtre de boulevard comme put jadis l’être une Jacqueline Maillan. Aimé Doniat n’est pas le ténor qu’était Dupuis, mais son baryton léger est agile, le falsetto passe comme une lettre à la poste, et quel personnage ! Gaston Rey parle autant qu’il chante, mais il le fait tellement bien qu’on lui pardonne tout. Freda Betti et René Hérent complète idéalement cette fine équipe.

Peut-être, après tout, est-ce dans ce format bref que le génie d’Hervé se révèle le mieux ; il y a en tout cas dans ce répertoire encore matière à bien des redécouvertes.

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Le Joueur de flûte, opéra-bouffe en un acte, livret de Jules Moinaux

Créé au Théâtre des Variétés le 16 avril 1864

Trombolino, opérette en un acte, livret de Paul Renard et Charles de St Piat

Créé à l’Eldorado le 9 mai 1868

Le Retour d’Ulysse,

Détails

Le Joueur de flûte

Tulipia

Fanely Revoil

Busa

Freda Betti

Diachylum

Aimé Doniat

Duillius

Gaston Rey

Cucurbitus

René Hérent

Direction musicale

Maurice Soret

Trombolino

Penilla

Denise Duval

Trombolino

Gilbert Moryn

Cantarini

Jean Giraudeau

Direction musicale

Marcel Cariven

Le Retour d’Ulysse

Pénélope

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Ulysse

Jean Giraudeau

Coqcigru

Joseph Peyron

Direction musicale

Joseph Peyron

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