Forum Opéra

Erwin Schulhoff. Landschaften. Menschheit. Der Bürger als Edelmann

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
CD
25 juillet 2019
Gustav + Richard = Erwin (avant 1919)

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Détails

Landschaften, symphonie pour mezzo-soprano et orchestre, d’après cinq poèmes de Johannes Theodor Kuhlemann, op. 26 (WV 44)

Menschheit, symphonie pour alto et orchestre, d’après cinq poèmes de Thoedor Däubler, op. 28 (WV 48)

Musik zu « Le Bourgeois gentilhomme » von Molière, suite de concert pour clavier, sept intruments à vent et batterie (WV 79)

Doris Soffel, mezzo-soprano

Deustches Symphonie-Orchester Berlin

Direction musicale

Gerd Albrecht

Enregistré à la Jesus-Christus-Kirche de Berlin-Dahlem en novembre 1999

1 CD Orfeo C 056 031 A – 67 minutes

A la fin du siècle dernier, on a pu croire que, porté par le mouvement de réévaluation de la musique « dégénérée », Erwin Schulhoff allait connaître un regain de faveur. Grâce à l’enregistrement de son opéra Flammen, on avait redécouvert un compositeur post-romantique flamboyant, mais c’est essentiellement sa musique instrumentale qui a bénéficié de l’intérêt des interprètes, les mélodies et autres œuvres vocales restant largement à explorer. Pour susciter davantage d’intérêt pour le Pragois, on a mis en avant ses sympathies pour le mouvement Dada  mais avant cette décennie audacieuse que furent pour lui les années 1920, Schulhoff a d’abord écrit une musique où se manifeste de manière flagrante sa dette envers ses aînés. Quelques années avant les onomatopées incluses dans une partition comme Die Wolkenpumpe, cinq chants pour baryton sur des textes de Hans Arp (1922), ou juste avant la stupéfiante modernité de sa Sonata Erotica de 1919 qui transcrit a cappella les cris d’une femme atteignant l’orgasme et urinant ensuite dans un pot de chambre, Schulhoff n’imaginait pas pareilles audaces mais composait dans la veine de Mahler et de Richard Strauss.

Avec Gustav Mahler, la parenté saute aux oreilles dans le choix d’une voix féminine grave pour les deux « symphonies vocales » composées en 1918-19 réunies sur un disque sorti il y a une bonne quinzaine d’années et aujourd’hui réédité par Orfeo. La mezzo-soprano Doris Soffel se taille la part du lion car, malgré les similitudes avec Le Chant de la Terre, elle est seule face à l’orchestre et n’a pas à partager la vedette avec une autre voix ; sur les 67 minutes que dure le disque, elle en occupe 45. Il y a vingt ans (le disque est initialement paru en 2003, mais l’enregistrement atait de quelques années auparavant), la mezzo-soprano allemande était encore à son zénith et sa voix servait fort bien ce répertoire.

Le rapprochement avec Mahler se justifie aussi par les accents populaires déformés sur lesquels s’ouvre Menschheit, selon un procédé couramment employé dans ses symphonies par le maitre viennois – lui aussi tchèque de naissance. Le premier des cinq mouvements s’appuie d’ailleurs sur un poème intitulé « Der Dudelsack », instrument populaire qu’allait mettre à l’honneur en 1927 encore un autre Tchèque, Jaromir Weinberer, avec son opéra Schwanda le joueur de cornemuse. Dommage, d’ailleurs, qu’aucune traduction des poèmes ne soit fournie dans le livret d’accompagnement.

L’autre symphonie, Landschaften, rappelle davantage Richard Strauss par ses sonorités, dont l’opulence est mise en valeur par la direction du regretté Gerd Albrecht, décédé en 2014, grand défenseur de tous ces compositeurs du premier XXe siècle longtemps rejetés dans l’oubli.

Autre point commun avec Strauss, la dernière des trois œuvres présentes sur ce disque a pour origine une musique de scène composée pour Le Bourgeois gentilhomme, ce qui nous rapproche fort du oint de départ d’Ariane à Naxos. Certes, par son instrumentarium – « piano, sept instruments à vent et batterie » – on est cette fois bien loin de l’univers straussien. Commandée en 1926 par le Théâtre national de Prague, cette musique aurait du déboucher sur un opéra-bouffe mais le projet tomba à l’eau, Schulhoff se contentant finalement d’en tirer une Suite de concert créée en 1928 qui est en fait une suite de danses n’ayant plus qu’un lointain rapport avec la comédie de Molière. Pas de voix, hélas, dans cette vingtaine de minutes de musique plus moderniste.

Les deux symphonies vocales auront donc surtout un intérêt pour ceux qui s’intéressent aux années de formation de Schulhoff ou pour qui voudrait mieux connaître l’influence de Mahler et Richard Strauss sur leurs cadets. La série Musica Rediviva inclut d’autres titres peut-être plus curieux, comme l’opéra Soldaten de Manfred Gurlitt, prédécesseur de celui de Zimmermann.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
71bmxgmfkcl._sl1200_

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Landschaften, symphonie pour mezzo-soprano et orchestre, d’après cinq poèmes de Johannes Theodor Kuhlemann, op. 26 (WV 44)

Menschheit, symphonie pour alto et orchestre, d’après cinq poèmes de Thoedor Däubler, op. 28 (WV 48)

Musik zu « Le Bourgeois gentilhomme » von Molière, suite de concert pour clavier, sept intruments à vent et batterie (WV 79)

Doris Soffel, mezzo-soprano

Deustches Symphonie-Orchester Berlin

Direction musicale

Gerd Albrecht

Enregistré à la Jesus-Christus-Kirche de Berlin-Dahlem en novembre 1999

1 CD Orfeo C 056 031 A – 67 minutes

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD