Forum Opéra

Donizetti – Lucia di Lammermoor

arrow_back_iosarrow_forward_ios
Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
CD
7 janvier 2015
En quête d’idéal

Note ForumOpera.com

3

Infos sur l’œuvre

Opera seria en 3 actes

Créé à Naples (Teatro San Carlo) le 26 septembre 1835

Détails

Lord Enrico Ashton

Robert Merrill

Lucia di Lammermoor

Joan Sutherland

Sir Edgardo di Ravenswood

Renato Cioni

Raimondo Bidebent

Cesare Siepi

Alisa

Ann Raquel Satre

Lord Arturo Bucklaw

Kenneth Macdonald

Normanno

Rinaldo Pelizzoni

Chœur et Orchestre de l’Accademia di Santa Cecilia de Rome

Direction musicale

John Pritchard

Enregistré en novembre 1961

Masterisé pour Alto par Paul Arden-Taylor à partir de l’enregistrement original Decca

2 CD Alto, 78’31 ; 68’13

S’il faut une version discographique de référence à Lucia di Lammermoor, celle gravée en 1961 par Decca et reprise aujourd’hui par le label Alto, possède tous les atouts pour rafler la mise. Qu’il s’agisse de la direction de John Pritchard, d’un équilibre souverain, ou des chanteurs réunis autour de Joan Sutherland, elle-même joyau incontestable de cet enregistrement. Les exégètes, nombreux à s’être penché sur la vocalité de l’héroïne donizettienne, s’accordent à trouver la Stupenda idéale dans un rôle que se disputent aujourd’hui encore sopranos légers et moins légers, les premières arguant d’une écriture haut-perchée riche en fioritures, les secondes se prévalant d’expression conformément au caractère romantique de la partition. Sutherland sut réconcilier les deux partis. La nature adamantine du timbre, l’agilité dans l’aigu et le suraigu n’excluent ni la puissance, ni la solidité des registres inférieurs, deux qualités indispensables pour que Lucia prenne corps. La technique, superlative, fait le reste. La finesse de l’ornementation, l’agilité – cette virtuosité avec laquelle la voix parcourt la gamme d’un seul trait, liée, légère, précise – la maîtrise des effets – ah, le battement délicat du trille dans « Regnava nel silenzio » ! – sont autant de raisons de placer cette Lucia sur le sommet de la pile.

Ces arguments, imparables pourtant, ne rallieront pas tous les suffrages. Lucia ici est certes belle, d’une beauté que l’on a dite lunaire pour en justifier la froideur. Mais la manière désincarnée d’envisager le rôle est-elle volontaire ? Parer l’interprétation d’adjectifs célestes n’est-il pas un moyen habile d’en masquer la placidité ? Peu importe la réponse. Le parti-pris fonctionne. Pour convaincre davantage, il lui aurait sans doute fallu un chef d’orchestre davantage épris de contrastes. La direction de John Pritchard est un modèle d’équilibre, écrivions-nous ; oui, mais au risque de paraitre conventionnelle. Question d’époque sans doute. La nôtre exige plus de théâtre pour tenir en haleine. A défaut, l’enregistrement est parsemé de bruitages d’un réalisme discutable : rumeurs avant la signature du contrat de mariage ou tonnerre fracassant dans la scène de Wolferag heureusement rétablie – la version est intégrale à quelques mesures près ; elle propose même en annexe l’air alternatif de Lucia, « Ancor non giunse… perchè non ho del vento » dont Joan Sutherland ne fait qu’une bouchée.

La vitalité dramatique n’irrigue pas davantage le chant de Robert Merrill, irréprochable au demeurant mais dépourvu de cette perversion qui rend Enrico mémorable. Cesare Siepi, lui-même, ne réussit pas à tirer Raimondo de sa raideur ecclésiastique. Seul animé de l’ardeur théâtrale nécessaire à la vigueur du drame, se détache Renato Cioni, ténor aujourd’hui injustement oublié bien qu’il ait été en 1964 à Londres Cavaradossi aux côtés de Maria Callas et Tito Gobbi, et la même année, Alfredo à Milan dans une Traviata dirigée par Herbert von Karajan. Ardeur ne signifie pas brutalité ou surenchère d’effets d’un goût discutable. Au contraire, Edgardo s’il est dessiné d’un trait affirmé, viril, ne se départ jamais de la noblesse inhérente à son rang. La voix sait naturellement brandir le fer dans les passages les plus héroïques mais aussi baisser la garde quand il convient de nuancer le propos. Le timbre est élégant, l’aigu aisé, l’accent sincère. A l’écoute de ce chant stylé, on comprend pourquoi Joan Sutherland avait voulu le ténor pour partenaire. A l’égal de la soprano mais d’une manière différente, il apparait ici idéal.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
alc-2025-cover-6

Note ForumOpera.com

3

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Opera seria en 3 actes

Créé à Naples (Teatro San Carlo) le 26 septembre 1835

Détails

Lord Enrico Ashton

Robert Merrill

Lucia di Lammermoor

Joan Sutherland

Sir Edgardo di Ravenswood

Renato Cioni

Raimondo Bidebent

Cesare Siepi

Alisa

Ann Raquel Satre

Lord Arturo Bucklaw

Kenneth Macdonald

Normanno

Rinaldo Pelizzoni

Chœur et Orchestre de l’Accademia di Santa Cecilia de Rome

Direction musicale

John Pritchard

Enregistré en novembre 1961

Masterisé pour Alto par Paul Arden-Taylor à partir de l’enregistrement original Decca

2 CD Alto, 78’31 ; 68’13

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD