Forum Opéra

Andrea Chenier

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
CD
14 février 2011
Corelli, l’autre Chénier

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Détails

Umberto GIORDANO (1867 – 1948)

Andrea Chenier
Drame historique en quatre actes sur un livret de Luigi Illica
Créé à Milan (Teatro alla scala) le 28 mars 1896

Andrea Chénier, Franco Corelli
Maddalena di Coigny, Antonietta Stella
Carlo Gérard, Ettore Bastianini
Bersi, Loretta di Lelio
La comtessa di Coigny, Maria Luisa Castellano
Madelon, Miriam Pirazzini
Roucher, Antonio Cassinelli
Pietro Fleville, Augusto Frati
Fouquier Tinville, Giovanni Amodeo
Populus, Vito de Taranto
L’incredibile, Antonio Pirino
Schmidt, Mario Bianchi
Maestro di casa, Silvio Santarelli
Dumas, Antonio Orlando

Chœurs du Théâtre San Carlo de Naples
Chef des choeurs, Michele Lauro

Orchestre du Théâtre San Carlo
Direction musicale, Franco Capuana

Teatro San Carlo, Naples, 29 novembre 1958

Myto

 

 

Andrea Chenier est une œuvre qui n’a jamais quitté les scènes mondiales et qui a bénéficié d’enregistrements live particulièrement nombreux. Les témoignages des années 1950/60 sont précieux et permettent, aujourd’hui, de mesurer l’émulation extraordinaire qui régnait entre les meilleurs titulaires du rôle titre. De Mario del Monaco, qui a chanté le rôle pendant vingt ans à partir de 1946, on conserve une demi-douzaine d’enregistrements, dont celui, en studio, pour Decca, sous la baguette de Gavazzeni en 1957 ; Giuseppe di Stefano, dans un genre différent, a également laissé quelques enregistrements sur le vif ; Franco Corelli, mais aussi Richard Tucker ou plus rarement Carlo Bergonzi, faisaient aussi partie du paysage. Ainsi, les comparaisons sont faciles et passionnantes et donnent une image fascinante de ce que les théâtres offraient à cette époque. Ils avaient ces monstres sacrés. Nous, nous avons, José Cura ou Andrea Boccelli… et c’est vrai, heureusement, Marcelo Alvarez. Autres temps…

La firme Myto, qui a sorti, en 2005, une soirée du Met de 1966, avec Franco Corelli et Renata Tebaldi, sous la direction de Lamberto Gardelli, récidive, cette fois, depuis Naples, en 1958.

La soirée du 29 novembre, qui marque l’ouverture de la saison, est électrique. Le public tonitrue, vocifère, manifeste et réclame des bis après chaque air de l’ouvrage qui n’en manque pas. En vain. Les Napolitains, ce soir là, étaient le douzième homme de la distribution et il faut dire que le spectacle le mérite.

Franco Corelli, grand rival de Mario del Monaco, dans ce rôle précisément, y apparaît au sommet de son art. Le timbre reconnaissable entre tous est d’une richesse harmonique inouïe et une fois dépassée la surprise d’une émission bien particulière, on est frappé par une caractérisation qui se démarque nettement des autres. Corelli n’est pas qu’une machine à balancer des aigus. Les nuances, dès « l’Improvviso », l’articulation, le souci du phrasé, alliés à une vaillance héroïque (ah… ces aigus tenus…) digne de celle du grand Mario, donnent le frisson. A bien des égards, son Chénier est extrêmement attachant.

L’autre triomphateur de la soirée est Ettore Bastianini, exact contemporain et partenaire très régulier de Corelli dans tous les répertoires. Lui aussi au top, le baryton possède l’exacte vocalité pour Carlo Gérard, suffisamment sombre, mais également lyrique et facile dans l’aigu. Le témoignage est exceptionnel et il est inutile d’aller chercher mieux ailleurs.

Antonietta Stella, toute sa carrière, a souffert de l’aura de Callas et Tebaldi dans le même rôle qui l’ont largement éclipsée. C’est sans doute un peu injuste, un peu seulement, tant l’artiste, dont la voix est sans doute moins rare que celle des deux collègues, mérite le respect. Dans « la mamma morta », air redoutable et attendu s’il en est, le public napolitain lui réserve plus d’une minute d’ovation méritée.

Le reste de la distribution est routinier et la direction de Franco Capuana accuse certains décalages qui sont parfois le propre des live.

Malheureusement, l’enregistrement laisse surtout à désirer quant à la qualité du son, très irrégulière, alors qu’il est issu d’une captation radio (le CD s’ouvre par la voix des présentateurs italiens qui annoncent la distribution). Au final, les phénomènes d’écho, d’éloignement, de tubage – en pleine « Mamma morta », c’est assez dérangeant –, entachent à plusieurs reprises ce témoignage intéressant.

 

 

 

Jean-Philippe Thiellay

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
2cd00258

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Umberto GIORDANO (1867 – 1948)

Andrea Chenier
Drame historique en quatre actes sur un livret de Luigi Illica
Créé à Milan (Teatro alla scala) le 28 mars 1896

Andrea Chénier, Franco Corelli
Maddalena di Coigny, Antonietta Stella
Carlo Gérard, Ettore Bastianini
Bersi, Loretta di Lelio
La comtessa di Coigny, Maria Luisa Castellano
Madelon, Miriam Pirazzini
Roucher, Antonio Cassinelli
Pietro Fleville, Augusto Frati
Fouquier Tinville, Giovanni Amodeo
Populus, Vito de Taranto
L’incredibile, Antonio Pirino
Schmidt, Mario Bianchi
Maestro di casa, Silvio Santarelli
Dumas, Antonio Orlando

Chœurs du Théâtre San Carlo de Naples
Chef des choeurs, Michele Lauro

Orchestre du Théâtre San Carlo
Direction musicale, Franco Capuana

Teatro San Carlo, Naples, 29 novembre 1958

Myto

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD