Forum Opéra

Arias and Overtures from Florence to Paris

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
CD
14 février 2012
Avant Médée

Note ForumOpera.com

2

Infos sur l’œuvre

Détails

Sinfonia (Il Giulio Sabino, 1786)

« Turbata ai dubbi accenti » (Ifigenia in Aulide, 1788)
« D’un dolce ardor la face » (air d’insertion pour La grotta di Trifonio de Salieri, 1790)
Ouverture de Démophoon (1788)
« Ti lascio adorato mio ben » (1789)
Sinfonia, « Qual da venti combattuta » (Armida Abbandonata, 1782)
« I mesti affetti miei » (Il Giulio Sabino, 1786)
Sinfonia (Mesenzio, re d’Etruria, 1782)
Maria Grazia Schiavo, soprano

Auser Musici
Direction musicale
Carlo Ipata
Enregistré au Teatro Verdi, Pise, en octobre 2010

1 CD Hyperion CDA67893– 58’07

 

Après avoir composé son premier opéra en 1780, à vingt ans, Cherubini reçut plusieurs commandes, dont celles d’Armida Abbondonata et de Mesenzio, re d’Etruria, tous deux créés à Florence. En 1784, le jeune compositeur partit pour Londres, où il donna un autre opera séria, Il Giulio Sabino. Déçu par l’Angleterre, il revient en Italie, et c’est à Turin qu’est créé Ifigenia in Aulide. Fin de l’errance avec Paris, où Démophoon est monté à la fin de la même année, sans grand succès ; pour Rosa Baletti, il composera différents airs, dont deux sont enregistrés ici. Autrement dit, ce disque nous montre de quoi était capable Cherubini avant de connaître la gloire en 1791 grâce à sa Lodoïska, puis surtout en 1797 avec Médée.

 

Sous la direction frémissante de son chef Carlo Ipata, l’ensemble toscan Auser Musici nous donne à entendre une musique qui ressemble à celle du dernier Mozart : le son paraît souvent un peu mince, un peu vert, comme si l’orchestre n’était pas tout à fait assez fourni pour rendre justice à cette écriture. Cette légèreté excessive, on pourrait également la reprocher à la chanteuse avec laquelle les instrumentistes partagent ce disque, qui n’a pas volé son titre (avec vingt-cinq minutes d’orchestre contre trente-cinq minutes de chant, les ouverture et sinfonie font presque jeu égal avec les arias). La voix de Maria Grazia Schiavo est agile, la virtuosité étant une qualité indispensable pour ce répertoire où les vocalises s’enchaînent sans relâche : « D’un dolce ardor » flirte avec les piqués de la Reine de la nuit, « I mesti affetti miei » inclut le genre de cascades de notes qu’on a coutume d’extrapoler dans l’air d’Olympia des Contes d’Hoffmann. Tous ces suraigus sont émis sans peine, mais non sans une certaine acidité. En scène, la chanteuse ne manque pas d’emporter l’adhésion, par sa prestance comme par son tempérament dramatique, comme les spectateurs parisiens ont eu à plusieurs reprises l’occasion de le constater ; au disque, les yeux de l’auditeur ne peuvent influencer ses oreilles lorsque celles-ci ne sont pas aussi flattées qu’elles pourraient l’être.

 

Peut-être aurait-il été judicieux de laisser la soprano s’exprimer dans un autre registre que celui de la haute voltige. Même séparés par des pauses, tous ces airs de bravoure finissent par se ressembler, et il aurait mieux valu, pour la chanteuse comme pour l’auditeur, intercaler quelques morceaux moins virtuoses, où l’expression des affects soit un peu moins acrobatique. Après tout, ce n’est pas dans ce domaine que Cherubini allait trouver le succès, sans doute parce que sa vraie voix l’entraînait ailleurs, contribuant à l’évolution de l’opéra en l’éloignant de la vocalité italienne pour développer au contraire l’urlo francese tel qu’il brille de mille feux dans Médée.

 

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
0034571178936_600

Note ForumOpera.com

2

Note des lecteurs

()

Votre note

/5 ( avis)

Aucun vote actuellement

Infos sur l’œuvre

Détails

Sinfonia (Il Giulio Sabino, 1786)

« Turbata ai dubbi accenti » (Ifigenia in Aulide, 1788)
« D’un dolce ardor la face » (air d’insertion pour La grotta di Trifonio de Salieri, 1790)
Ouverture de Démophoon (1788)
« Ti lascio adorato mio ben » (1789)
Sinfonia, « Qual da venti combattuta » (Armida Abbandonata, 1782)
« I mesti affetti miei » (Il Giulio Sabino, 1786)
Sinfonia (Mesenzio, re d’Etruria, 1782)
Maria Grazia Schiavo, soprano

Auser Musici
Direction musicale
Carlo Ipata
Enregistré au Teatro Verdi, Pise, en octobre 2010

1 CD Hyperion CDA67893– 58’07

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Compositrices : une anthologie en 10 cd par le Palazzetto Bru Zane

Les connues, les moins connues, les inconnues…
Cyrille DUBOIS, Aude EXTRÉMO, Yann BEURON
CD

Mozart in Milan, Sacred music around the Exsultate, jubilate

L’ombre milanaise du Padre Martini
Maximiliano BAÑOS, Federico FIORIO, Raffaele GIORDANI
CD

Voyage intime

L’arbitraire de l’intime
David KADOUCH, Sandrine PIAU
CD

Strauss : Four last songs

Rachel Willis-Sørensen en quête de l’essentiel
Andris NELSONS, PILGRIM SEBASTIAN, Rachel WILLIS-SØRENSEN
CD