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Vous en rêviez, le Palazzetto Bru Zane l’a fait : Victorin Joncières, de son vrai nom Félix Ludger Rossignol (1839-1903), dont pas une note de musique n’est jusqu’à présent disponible au disque, connaît en ce moment les honneurs de l’enregistrement. L’opéra qui lui valut le plus grand succès de son vivant, Dimitri (créé en 1876 au Théâtre Lyrique), vient d’être enregistré dans les studios de Flagey, à Bruxelles. Sur une trame qui rappelle étrangement Boris Godounov ou le Dimitri de Dvořák, mais qui s’inspire du Demetrius de Schiller et non du poème de Pouchkine, Joncières avait composé un superbe exemple de wagnérisme à la française. Parmi la distribution figurent les noms de Philippe Talbot, Gabrielle Philipponet, Andrew Foster-Williams, Nora Gubisch, Nicolas Courjal et quelques autres. Hervé Niquet, qui a dirigé en avril 2011 la Symphonie romantique de Joncières, contemporaine de ce Dimitri, devrait prochainement nous livrer une de ces résurrections capitales dont il est désormais coutumier. [Laurent Bury]