Davide Livermore, jusqu’ici directeur artistique du Palau de les Arts de Valence, a annoncé sa démission, suite à la diffusion du projet de rapport d’audit diligenté autour de la gestion de l’institution. Cette décision est la conséquence d’un désaccord surréaliste avec les autorités administratives. Il lui serait reproché le mode de recrutement actuel des artistes, qui ne respecterait pas le code des marchés publics : par exemple, l’engagement de Plácido Domingo (présent cette année encore pour un magnifique Posa dans Don Carlo) n’a pas fait l’objet d’un concours public auquel celui-ci aurait participé et qu’il aurait gagné. On voit mal en effet le chanteur le plus célèbre du monde passer une audition pour chanter à Valence. Les normes du secteur public interdisent également ces contrats temporaires : il faudrait donc engager les solistes à l’année.Il est également reproché à Livermore un conflit d’intérêt entre ses responsabilités de direction et de mise en scène. Sur la forme, la remarque n’est pas dépourvue de justesse, mais force est de reconnaitre que les institutions publiques dont la direction artistique a été confiée à un metteur en scène qui y propose ses productions, ou à un chanteur qui s’y produit, sont la règle plutôt que l’exception, notamment dans le domaine du théâtre. Domingo lui-même est directeur du Los Angeles Opera, comme Cecila Bartoli est à la tête du festival de Pentecôte à Salzbourg. Pour des raisons similaires, depuis trois ans, Les Arts sont aussi à la recherche d’un violon solo qui accepterait d’être payé autant qu’un violoniste ordinaire… Résultat du refus de la méritocratie, sur 58 postes ouverts, 14 seulement ont été pourvus. Très présent à Valence, Domingo y anime un centre de perfectionnement pour jeunes chanteurs. Après avoir manifesté publiquement son soutien à Livermore, le chanteur s’est fait vertement remettre à sa place par Albert Girona, secrétaire régional de la Culture : qui est-il pour interroger les décisions de l’exécutif ? Le théâtre, dont le budget a été divisé par deux depuis son ouverture en 2005, a fait l’objet de nombreux travaux compte tenu de la médiocre qualité d’exécution du bâtiment de l’architecte Santiago Calatrava. Néanmoins, Les Arts ont continué à produire des saisons extrêmements intéressantes et disposent aujourd’hui d’un orchestre et de choeurs de premier plan. Dans une conférence de presse, Livermore a déclaré : « Nous avons fait plus que ce qui était exigé de nous, je suis ici parce que je suis un artiste, pas un fonctionnaire ». Le metteur en scène italien avait accepté le poste dans la foulée de l’arrestation d’Helga Schmidt en 2015, sur des accusations de prévarication, malversation et fraude.
Valence en plein Kafka
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Brève
25 décembre 2017
Valence en plein Kafka
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