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Une saison 2020-2021 « obsessionnelle » au Liceu de Barcelone

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Brève
18 juin 2020
Une saison 2020-2021 « obsessionnelle » au Liceu de Barcelone

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C’est sous le signe de l’obsession, entretien avec un psychiatre en ouverture de sa brochure à l’appui, que le Grand théâtre du Liceu de Barcelone opèrera son retour en septembre prochain pour la saison 2020-2021. Ou plutôt les obsessions et d’abord celle de « remplir à nouveau [le public] d’émotions » comme le précise son directeur général, Valentí Oviedo. Par un voyage dans le palais des glaces de l’âme humaine, la saison se penchera en effet sur ces obsessions et ces névroses qui, nobles ou morbides, traversent les têtes et les cœurs souvent malades des héros et héroïnes qui la jalonneront. On psychanalysera donc les protagonistes du Trouvère, de Don Giovanni, de Mitridate, de la Traviata, des Contes d’Hoffmann, de Platée, de Lessons in love and violence, de Tannhäuser, de La Bohème ou encore de Lucia di Lammermoor, qui seront à l’affiche. Trois d’entre eux seront présentés en version de concert :  le Trouvère, pour 2 représentations, avec le couple Anna Netrebko- Yuri Eyvazov et Ludovic Tézier en Luna ; Mitridate, que dirigera Marc Minkowski à la tête de ses Musiciens du Louvre et Platée avec William Christie et ses Arts florissants.

Pour mettre toutes les chances de son côté, la grande maison catalane aligne les atouts maîtres. Pour commencer, ce n’est pas un opéra qui ouvrira cette saison, mais un récital Piot Beczala- Sondra Radvanovsky avec piano, autour d’airs et duos de Verdi. Sondra Radvanovsky reviendra d’ailleurs interpréter les trois reines Tudor donizettiennes lors d’un second récital juste avant Noël et Anna Netrebko pour un concert, accompagnée au piano un mois plus tard sur le thème du jour et de la nuit.

Le public catalan sera d’ailleurs privilégié côté voix : chez les hommes, on peut citer pêle-même et entre autres : Christopher Maltmann, Luca Pisaroni, Pene Pati, Jakub Józef Orlinski, Dmitry Korchak, Pavol Breslik, Georges Petean, Roberto Tagliavini, Marcel Beekman, Stéphane Degout, Gregory Kunde, Carlos Álvarez, Željko Lucic , Franz-Josef Selig, Thomas Mayer, John Osborn, Artura Chacón-Cruz ou encore Javier Camarena pour ne citer qu’eux et la liste n’est pas exhaustive ! S’y ajoutera Juan Diego Florez pour un récital de tubes franco-italien. Côté chanteuses, la saison ne s’annonce pas moins réjouissante avec, outre Anna Netrebko et Sondra Radvanovsky déjà citées,  rien moins que Miah Persson, Véronique Gens, Julie Fuchs, Elsa Dreisig, Kristina Mikhitaryan, Rosa Feola, Stéphanie d’Oustrac, Marina Viotti, Ermonela Jaho, Olga Pudova, Nino Surguladze, Georgia Jarman, Krassimira Stoyanova, Eleonora Buratto, Johanni van Oostrum, Michelle deYoung, Anita Hartig ou encore Nadine Sierra.

La création contemporaine n’est pas oubliée, avec les micro-opéras Sis solos soles, ou la reprise du résent Lessons in love and violence de George Benjamin, ni le concours de chant Tenor Viñas, ni la comédie musicale avec My fair lady. Notons également un Winterreise mis en espace par Shiharu Shiota, artiste en résidence à Berlin, avec le baryton James Newby ; ainsi que de nombreux spectacles pour les enfants. L’année Beethoven sera, elle, célébrée par une 9ème symphonie que dirigera Jordi Savall.

On pourra s’étonner que le directeur musical de l’institution, Josep Pons, ne soit sur le podium que pour 3 de ces productions, dont un concert avec Estrella Morente autour notamment de Manuel de Falla. Riccardo Frizza, Speranza Scappucci, Giacomo Sagripanti ou encore David Afkham se succèderont par ailleurs sur le podium. Toutes les productions scéniques sont soit partagées avec d’autres maisons, de la Lucia « sixtie’s » de Barbara Wysocka, coproduite avec Munich, au Tannhäuser de Robert Carsen déjà vu à Paris en passant par les Contes d’Hoffmann de Laurent Pelly venus de Lyon et La Traviata madrilène de David McVicar ; soit empruntées, comme l’Otello de Keith Warner, venu de Convent Garden ou encore le Don Giovanni (presque) inaugural de Christof Loy, prêté par Francfort.

Des stars et des promesses, donc, mais avec une envie intacte de retrouver à nouveau « la force de l’opéra », slogan de la maison. Une envie, pour nous tous, en passe de devenir… obsessionnelle.

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