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Il est plus que vraisemblable qu’aucun compositeur ne tentera de sitôt d’écrire un nouvel opéra d’après Carmen. Mais Prosper Mérimée a écrit bien d’autres choses, à commencer par La Vénus d’Ille, dont le Suisse Ottmar Schöck a tiré Venus, créé à Zurich en 1922. Le Français Henri Büsser s’est focalisé aussi sur l’auteur de la célèbre dictée, qui lui a inspiré pas moins de trois opéras : Colomba en 1921, Le Carosse du Saint-Sacrement en 1946 et La Vénus d’Ille en 1964 ; ce n’est pourtant pas faire offense à sa mémoire que de dire que ces œuvres ne se sont pas inscrites au répertoire. Une nouvelle Colomba va donc voir le jour à l’Opéra de Marseille. Jean-Claude Petit, qui a eu pour maîtres Olivier Messiaen et Darius Milhaud, a déjà donné un Sans Famille, créé à Nice en 2007, mais avoue lui-même qu’il s’agissait plutôt d’une comédie musicale, et que Colomba sera son premier véritable opéra : Un prologue, quatre actes et un épilogue, pour une durée de 2 heures 15, sur un livret de Benito Pelegrín, dirigé par Claire Gibault et mis en scène par Charles Roubaud. Si l’on n’imagine pas forcément l’héroïne de Mérimée sous le traits de Marie-Ange Todorovitch, qui avait peut-être davantage le profil de la Sanseverina dans La Chartreuse de Parme d’Henri Sauguet, on peut espérer que la seconde jeunesse (vocale) dont semble jouir Jean-Philippe Laffont ne se démentira pas, et l’on attend de découvrir le ténor Jean-Noël Briend dans le rôle principal masculin, celui d’Orso della Rebbia (il sera Hoffmann à Madrid en mai-juin). [Laurent Bury]
Colomba, les 8, 11, 13 et 16 mars, renseignements sur le site de l’Opéra de Marseille