Il est bien connu qu’au dernier acte des Nozze di Figaro, dans la pénombre d’un bosquet moussu, les personnages se tâtent et se frôlent sans vraiment se reconnaître. L’architecture dramatique repose, justement, sur ce jeu de leurres qui veut que Susanna soit prise pour la Comtesse et inversement. Il est rafraîchissant de constater que des critiques célèbres se laissent encore berner par l’imbroglio DaPontien. Ainsi, un célèbre quotidien, publiait le présent erratum en date du 11 juillet : « Contrairement à ce que nous avons écrit dans l’article intitulé » Quel dommage que Richard Brunel ait oublié Mozart en chemin » (Le Monde du 7 juillet), c’est bien la soprano Patricia Petibon (Susanna) et non Malin Byström (la Comtesse) qui chante l’air » Deh vieni non tardar » à l’acte IV des Noces de Figaro, de Mozart. » Dans ce contexte, le titre indélicat de l’article pourrait se retourner contre la plume qui lui a donné vie.
Rappelons peut-être, pour ceux qui voudraient donner à cette bourde une importance qu’elle n’a pas, que tous les journalistes finissent un jour par écrire une énormité. L’empressement dicté par des délais de bouclage très serrés aura fait bien du mal à l’exactitude. Souvenons-nous du célèbre « Gérard Mortier a raison de donner Elektra sans entracte » (pour une pièce qui est toujours donnée sans entracte) ou, dans nos colonnes, de l’impayable « premier air de Pamina ». Tout cela n’est, en définitive, pas bien méchant. [HM]