Est-ce cette nouvelle production de Katharina Thoma, déjà vieillie et grotesque dans bien des scènes, à l’image de ce Lucifer/Batman chez Ulrica ? Ou bien est-ce la direction de Daniel Oren, qui, comme à son habitude, se contente de battre la mesure, confondant au passage rapiditité d’exécution et tension dramatique ?
En tout cas il ne reste pas grand chose à sauver de ce Ballo in Maschera qui se donne pendant les fêtes au Royal Opera House de Londres. Même la distribution, alléchante sur le papier, déçoit. Marianne Cornetti (Ulrica) se bat avec des registres disjoints et un aigu difficile. Dmitri Hvorostovsky (Renato) est à bout de souffle et coupe chacune de ses phrases musicales de grandes goulées d’air disgracieuses. Joseph Calleja (Riccardo) a bien l’aigu brillant mais son vibrato serré limite son expressivité au forte ou au piano. Un défaut que l’on retrouve dans une moindre mesure chez Liudmyla Monastyrska (Amelia), qui possède elle aussi les nuances mais sans les couleurs. Enfin, Serena Gamberoni propose un Oscar propre et scolaire.
La fête est triste…