Dernière représentation de Tristan und Isolde et immense triomphe dimanche après-midi, 20 décembre, au Royal Opera House pour Nina Stemme et Stephen Gould. Le couple, déjà réuni l’année dernière à Berlin pour trois représentations, enchante les londoniens depuis le début du mois et les superlatifs pleuvent aux entractes, dans la presse, la blogosphère et la twittosphère. Il faut dire que la soprano suédoise est au sommet de ses moyens et se glisse dans la peau de son personnage avec une aisance confondante de justesse pendant que l’américain assure crânement le rôle écrasant du héros de cornouailles, offrant un troisième acte épique et déchirant. D’aucuns affirment que pareil couple de chanteur dans ces rôles ne s’est pas trouvé depuis quelques décennies.
Antonio Pappano propose une lecture originale de la partition, toute en contrastes entre des tempi lents (l’ouverture, et d’autres ralentis ponctuels) et un ochestre qui privilégie les accords sur les arpèges sans alourdir le propos, très à l’écoute du plateau. Le reste de la distribution est au niveau de la maison londonienne (Sarah Connolly en Brangäne, Iain Paterson en Kurwenal) y compris John Tomlinson qui du haut de ses 70 ans – et malgré un vibrato souvent impossible et un sprechgesang trop automatique – compose un roi Marke crédible.
La BBC diffusera une captation le 29 décembre prochain. Le couple se reformera une fois encore à Zurich dès janvier 2015. Nous serons sur place pour en rendre compte.