Véronique Gens l’a dit elle-même : quand elle s’est penchée pour la première fois, avec Christophe Rousset, sur le chantier des Tragédiennes, ce devait être une expérience unique et ils n’anticipaient ni le succès ni les deux déclinaisons qui suivirent. Voilà pourtant que Tragédiennes III a été plébiscité par nos rédacteurs, coiffant au poteau – mais de justesse – l’éblouissant Diva de Nathalie Stutzmann (lire notre recension) et se voit décerner le titre de disque de l’année.
Une manière, pour notre rédaction, de couronner cette carrière atypique et cette voix difficilement qualifiable. Soprano sombre, mezzo d’élégie ? Véronique Gens n’a cessé de surprendre ceux qui la voyaient confortablement installée dans les ornières du chant mozartien. On la coiffait déjà des palmes successorales de nos grandes Comtesses et de nos grandes Elvire. Pourtant, sa trajectoire est un amusant pied de nez, tout de grâce et d’invention. Le pied de nez d’un tempérament qui, à force de naturel et d’élégante spontanéité, en deviendrait presque anticonventionnel.
Le succès de cette série est probablement la récompense d’un minutieux travail d’équipe, où la place du chef – et de son ensemble – est centrale. C’est parce que Christophe Rousset tient les rênes, c’est parce qu’ensemble, ils ont dessiné les fondations de cet édifice, que celui-ci nous semble si beau. En trois albums, Véronique Gens aura composé son Dictionnaire amoureux du Chant Français ; rendons justice à l’éditeur qui nous aura offert ce miraculeux compendium.
Véronique Gens sur Forumopera.com
La recension de tragédiennes III (clic)
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