S’ils se sont prudemment gardés de prendre parti lorsqu’éclata « l’affaire des cloisons », les mécènes de l’AROP ont montré un peu plus de détermination lors de l’organisation de la soirée de gala du 9 mars au Palais Garnier. En effet, selon nos informations, les mécènes de l’AROP ont exigé que pour l’occasion toutes les cloisons de Garnier soient rétablies – sous peine de ne pas payer leur place ! Signe que ces dignes personnages et institutions ont bien compris que la salle édentée ne sied pas à leur dignité ni à l’idée qu’ils se font du prestige de cette salle.
Hélas, il leur fallut se rendre à l’évidence : les cloisons nouvelles ne sont toujours pas disponibles ! Pire : la fameuse présentation du prototype promise par Stéphane Lissner et tant de fois différée pour des raisons techniques (rappelons que tout devait être fini en février) a eu lieu il y a quelques jours et s’est soldée par un beau fiasco puisque, selon plusieurs sources, les faux plafonds conçus par l’architecte des monuments historiques, Pascal Prunet, pour soutenir les nouvelles cloisons se sont à moitié effondrés. C’est donc en toute hâte que les techniciens ont été obligés d’installer pour la soirée de gala des panneaux de bois peinturlurés de rouge afin de ressembler le plus possible à des cloisons, nonobstant des plafonds inégaux et des rails apparents (cf. photo).
Gageons que les membres de l’AROP ont été heureux de retrouver la physionomie de leur salle tant aimée (une satisfaction qui les a consolé d’une représentation en version de concert, grève oblige). Cela leur donnera peut-être envie de signer la pétition contre la défiguration du Palais Garnier, voire d’en financer les procédures, puisqu’à ce jour, le procès administratif au fond sera bientôt jugé et que, selon nos informations, la plainte pénale pour destruction de monument historique sera déposée dans les jours qui viennent. Le feuilleton continue…