Forum Opéra

Thérèse Maquet, exploitée par Massenet

Partager sur :
Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur pinterest
Partager sur whatsapp
Partager sur email
Partager sur print
Brève
17 octobre 2019
Thérèse Maquet, exploitée par Massenet

Infos sur l’œuvre

Détails

L’affaire n’est pas jolie-jolie, mais comme elle remonte à il y a plus d’un siècle, il sera difficile de traîner le coupable devant les tribunaux. Thérèse Maquet (1858-1891) était la fille négociant parisien habitant rue de la Paix, à laquelle Massenet donna des cours de piano vers 1870. Elle écrivait des poèmes qu’elle refusait de publier malgré les encouragements de Sully-Prudhomme. Quelques années avant sa mort, elle autorisa néanmoins son ancien professeur à mettre en musique quelques-uns de ses textes. Jusque-là, tout va bien. Mais ce que révèle Jean-Christophe Branger dans son édition de Quatre Mélodies oubliées du compositeur, parue chez Symétrie, c’est que Massenet ne paya pas toujours sa dette, et qu’il se servit aussi des vers de Thérèse Maquet sans en reconnaître la paternité. « Les larmes qu’on ne pleure pas retombent toutes / Et de leurs patientes gouttes / Martèlent le coeur triste et las. / Sa résistance enfin s’épuise, / Le coeur se creuse et s’affaiblit ; / Il est trop grand, rien ne l’emplit, / Et trop fragile, tout le brise » : oui, c’est le texte du célébrissime air des Larmes dans Werther, dont le livret est signé Paul Milliet, Edouard Blau et Georges Hartmann. Sauf que ce texte n’est pas du tout de ces messieurs, ni même de l’un des trois, puisque Massenet, mécontent de leur production, eut l’idée d’injecter dans sa partition deux mélodies déjà composées (l’autre étant l’air du rire, chanté par Sophie), toutes deux sur des poèmes de Thérèse Maquet, dont le nom ne fut évidemment jamais mentionné en relation avec Werther, qui reste l’un de ses plus grands succès à l’heure actuelle. Massenet, chantre de la femme ? Pas si sûr…

Jules Massenet, Quatre Mélodies oubliées (« Idéal », « Fleurs sacrées », « Dernier Sommeil », « Mélancolie »). Edition scientifique : Jean-Christophe Branger. Partition pour voix et piano, 24 pages, 15 euros. Edition Symétrie, ISMN 979-0-218-0888-9.    Ces quatre mélodies seront interprétées le 28 novembre à l’ENS de Lyon par une étudiante du CNSM de Lyon.

Commentaires

VOUS AIMEZ NOUS LIRE… SOUTENEZ-NOUS

Vous pouvez nous aider à garder un contenu de qualité et à nous développer. Partagez notre site et n’hésitez pas à faire un don.
Quel que soit le montant que vous donnez, nous vous remercions énormément et nous considérons cela comme un réel encouragement à poursuivre notre démarche.
Thérèse Maquet © DR

Infos sur l’œuvre

Détails

Nos derniers podcasts

Nos derniers swags

This be her Verse, par Golda Schultz et Jonathan Ware

La parole aux femmes
CDSWAG

Le Bourgeois Gentilhomme

Un gentilhomme en fête
CDSWAG

Debussy La Damoiselle élue

Lignes claires
CDSWAG

Les dernières interviews

Stanislas de Barbeyrac : « Il y aura peut-être un jour Tristan, si je suis sage »

Interview

Questionnaire de Proust – Sophie Koch : « Christian Thielemann compte beaucoup pour moi »

Interview

Sophie Koch : « Aborder Isolde, c’est être devant l’Everest »

Interview

Les derniers dossiers

Questionnaire de Proust

Dossier

Les grands entretiens de Charles Sigel

Dossier

Philippe Boesmans (1936 – 2022)

Dossier

Zapping

Vous pourriez être intéressé par :

Radio Classique décerne ses trophées 2023

Brève

Pas de salaire au Mai musical florentin

Brève

Le concours La Maestra ouvre ses inscriptions

Brève

Coupes au Royaume-Uni : dissolution des BBC Singers

Brève