Décidément, il est difficile aujourd’hui d’honorer la mémoire de Tchaïkovski dans son pays natal. Après la censure qui frappe quiconque oserait évoquer la vie sexuelle du compositeur, parce qu’elle cadre mal avec l’ordre moral poutinien, voici une nouvelle avanie, infligée par la municipalité de Kline. Située à 85 km au nord-ouest de Moscou, cette ville de 80 000 habitants a pour principal, ou même pour seul titre de gloire d’avoir accueilli Tchaïkovski de mai 1892 jusqu’à sa mort en octobre 1893, soit à l’époque où il travaillait notamment sur Iolanta et Casse-noisette. On peut d’ailleurs visiter sa maison, devenue un musée. En 1995, une statue du compositeur a même été érigée dans un square. Mais voilà que les édiles de Kline ont décidé d’abattre cette effigie, car ils souhaitent un autre type de monument pour commémorer le 700e anniversaire de la ville. Bon, c’est vrai qu’il y a aussi une statue de Piotr Ilyitch dans le jardin du musée, mais quand même, pour le chef Vladimir Fedosseïev, « Ce qui se passe en ce moment est une tragédie pour la ville, pour les musiciens, et pour les mélomanes du monde entier. Il ne faut pas la laisser se produire ».
DERNIERE INFORMATION : on apprend le 1er novembre que, face au tollé suscité par cette annonce (une pétition avait déjà recueilli plus de trois mille signatures), la ville de Kline a décidé de laisser à sa place la statue de Tchaïkovski.