En confiant The King and I (alias Anna et le roi en français) à Lee Blakeley, le Châtelet fait appel à un metteur en scène qui a déjà monté sur cette même scène A Little Night Music, Sweeney Todd, Sunday in the Park with George et tout récemment Into the Woods ; de Sondheim à Rodgers et Hammerstein il n’y a qu’un pas en arrière dans le temps. Et en confiant à Susan Graham le rôle d’Anna Leonowens, Jean-Luc Choplin lui fera retrouver celui qui a guidé ses premiers pas sur scène dans une opérette française : c’est en effet le même Lee Blakeley qui fut chargé de mettre en scène La Grande-Duchesse de Gerolstein à Santa Fe l’été dernier. Après avoir longtemps hésité à interpréter un personnage qui lui semblait réservé aux chanteuses sur le retour, Susan Graham s’est lancée franchement dans l’opérette et la comédie musicale (et s’apprête à aborder des rôles nouveaux à l’opéra : Clairon dans Capriccio ou la comtesse Geschwitz dans Lulu). Des crinolines de la Grande-duchesse à celles d’Anna, il n’y a pas loin. En revanche, question cruciale : pour incarner le souverain du Siam, Lambert Wilson se fera-t-il raser le crâne pour mieux ressembler à Yul Brynner, immortel interprète du roi Mongkut ? [Laurent Bury]
The King and I, Théâtre du Châtelet, Paris, du 13 au 29 juin