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Alors que la Salle Pleyel s’apprête à accueillir le London Symphony Orchestra et le Monteverdi Choir dirigés par sir John Eliot Gardiner pour interpréter Oedipus Rex le 23 avril, la Cité de la Musique rapprochait pour sa part Stravinsky de Schönberg pour plusieurs concerts en ce début de printemps. Après avoir réuni L’Histoire du soldat et Pierrot lunaire (avec Salomé Haller) le 9, Renard et quelques autres mélodies de Stravinsky étaient juxtaposés à la Symphonie de chambre et autres compositions instrumentales de Schönberg le vendredi 12 avril. Le compositeur Bruno Mantovani, dont l’Opéra de Paris a créé Akhmatova en 2011, dirigeait à cette occasion l’Ensemble intercontemporain, dont les vigoureuses sonorités couvraient quelque peu la voix des solistes réunis de Renard, les ténors Markus Brutscher et Yves Saelens, le baryton Ronan Nédélec, et la toute jeune basse Andriy Gnatiuk, élève de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris, appelé en remplacement de Jérôme Varnier initialement prévu. L’équilibre était meilleur pour la Pastorale, les Deux Poèmes de Constantin Balmont et les Trois Poésies de la lyrique japonaise, où un accompagnement moins tapageur laissait s’épanouir la voix de la soprano Clémence Tilquin, qu’on retrouvera en Drusilla de Poppea e Nerone à Montpellier le mois prochain. Dans ces pièces, on entend surtout que le Russe a toujours conservé un solide attachement à la mélodie, même s’il s’est parfois aventuré sur des terres défrichées par l’Autrichien. [Laurent Bury]