« Si blanc que c’en est choquant », le monde de l’opéra ?

Branle-bas de combat à l’English National Opera : après avoir mené son enquête, le nouvel administrateur, Stuart Murphy, a conclu que l’institution était shockingly white, si blanche que c’en est choquant (voir ses déclarations parues le 28 janvier dans The Guardian). Pour remédier à la sous-représentation des BAME (Noirs, Asiatiques et membres des minorités ethniques), il va falloir très vite engager des non-blancs dans le chœur, où ils ne sont jusqu’ici que 1 sur 40. Le problème vaut pour l’ensemble du Royaume-Uni, où sur 170 membres de chœurs professionnels, les BAME sont moins de 5, alors qu’ils devraient être 22 pour refléter la diversité ethnique du pays. Quant aux solistes de l’English National Opera, moins de 13% d’entre eux sont jusqu’ici non-blancs. La situation ne correspond pas aux valeurs d’intégration que défend l’ENO, la sur-représentation des blancs étant l’un des maux dont souffre l’art lyrique, très en retard par rapport aux autres formes de spectacle vivant. Cela vaut aussi pour les spectateurs : dès son entrée en fonctions, en mars 2018, Stuart Murphy avait déclaré que le public de l’opéra était si blanc que même les spectateurs blancs en étaient gênés.