Dans le cadre des nombreux concerts donnés autour de la célébration de Pâques, et en ligne avec le thème « Erbarme dich » que s’est choisi le festival de la radio flamande cette année, on donnait au Palais des Beaux Arts de Bruxelles ce week-end une partition rare, découverte en 1930, mais seulement très récemment attribuée avec certitude à Pergolèse. Ces Septem verba a Christo sont en fait une suite d’autant de cantates, composées chacune de deux airs précédés d’une incantation de basse a capella, dans le style italien volontiers charmeur de Pergolèse. Rien de trop austère donc, ni de réellement métaphysique dans cette réflexion sur la mort, mais le récit linéaire en latin des derniers instants de la crucifixion tel qu’il apparaît dans les écritures.
Ni l’excellente Akademie für Alte muziek Berlin, ni les solistes réunis par René Jacobs ne sont parvenus à donner un véritable relief ou une dramaturgie à cette musique un peu hybride : la soprano Sunhae Im l’aborde comme un véritable opéra, avec la voix de Despina, Christophe Dumaux, Julian Prégardien et Johannes Weisler, plus convaincants, l’envisagent comme un oratorio de chambre auquel il manquerait un peu de tragique ou de faste pour faire une véritable grande œuvre.
Le Stabat Mater, de Pergolèse toujours mais revu et arrangé par Bach (BWV1083), qui occupait la deuxième partie de la soirée donna d’avantage de satisfaction, le public très large du Klara Festival retrouvant enfin ses repères.