Comme il l’avait annoncé il y a quelques semaines, le Festival de Salzbourg présentera bien cet été une édition 2020, dont on connaît à présent les contours : durée et programmation sensiblement réduites, public en plus petit nombre et obligé de porter le masque, privé d’entracte et donc aussi de champagne, artistes testés dès leur arrivée dans la ville, telles sont les contraintes les plus notoires auxquelles sera soumise cette courageuse initiative. Sur les 200 représentations prévues, 110 pourront tout de même avoir lieu, mais on trouve parmi elles seulement deux productions d’opéras : l’Elektra de Strauss, mise en scène par Krzysztof Warlikowski – présentée en hommage aux fondateurs du festival il y a cent ans – et Cosi fan Tutte de Mozart mis en scène par Markus Hinterhaüser, le directeur artistique maison, spectacle conçu en dernière minute et semble-t-il avec une grande économie de moyens. 53 concerts sont également maintenus, parmi lesquels de prestigieux récitals, un cycle Beethoven et les concerts symphoniques de l’Orchestre Philharmonique de Vienne.
Une question demeure, cependant : devant quel public ?
Sur les 242.000 tickets prévus, seuls 80.000 sont à présents disponibles. Habituellement fréquenté par des amateurs fortunés venus du monde entier et pas toujours bien jeunes, Salzbourg attirera-t-il sous cette forme moins opulente, moins confortable et moins mondaine le même type de spectateurs ?
Détails de la programmation sur www.salzburgerfestspiele.at