Annonçant le programme 2017-18, Patrice Martinet, directeur de l’Athénée – Théâtre Louis Jouvet, ne tient pas à cacher les difficultés de son établissement, malgré un ton rassurant. Ces troubles budgétaires qui font maintenant partie du quotidien du monde culturel frappent en effet plus durement les petites maisons que les grandes. Cela n’empêche pas l’Athénée de survivre, et de promettre de belles soirées pour la saison prochaine, qui, avec 160 levers de rideau, sera la plus riche de l’histoire récente du théâtre. Commençons par les quatre lundis musicaux, qui verront défiler les fines fleurs du chant français: Stéphane Degout dans Fauré, Brahms et Schumann, Marianne Crebassa dans Schumann et Stanislas de Barbeyrac dans Beethoven et Schumann. Le jeune baryton-basse Edwin Fardini viendra compléter ce programme déjà riche en grandes voix. Côté spectacle musical, les surprises seront nombreuses, puisque la capacité à bouleverser les codes fait partie intégrante de la ligne artistique de l’Athénée. Nous retiendrons avant tout une relecture de Carmen (intitulée Notre Carmen pour l’occasion) par le collectif Hauen-und-Stechen. Plus contemporaine, la Passion selon Sade de Bussotti verra briller le soprano de Raquel Camarinha, que nous retrouverons dans la Conférence des oiseaux de Michaël Lévinas, avec ni plus ni moins que l’ensemble 2e2m. Dans un répertoire plus léger, c’est la comédie musicale Moscou Paradis (adaptation de Moskva Cheremushiki) de Dmitri Chostakovitch qui s’annonce comme une redécouverte « en sovietcolor », pour reprendre les mots de Patrice Martinet. Toujours dans ce répertoire de music-hall, Trouble in Tahiti de Bernstein répondra au Manga Café de Pascal Zavaro dans une mise en scène de Catherine Dune. Et pour clore la saison en beauté, Les P’tites Michu d’André Messager seront portées à l’affiche par la Compagnie Les Brigands, soutenue dans son entreprise par le Palazetto Bru Zane. Avouons qu’avec d’aussi belles promesses, il serait dommage de ne pas s’abonner.