L’Opéra de Rome a rendu publique sa prochaine saison 2021-2022, qui fait surtout le pari du grand répertoire. Il y aura d’abord un « prélude » à la saison officielle, qui verra se succéder un ballet (Notre-Dame de Paris de Roland Petit) et, pour la première fois depuis 1972, Giovanna d’Arco de Verdi, dirigée par celui qui est encore le directeur musical de la maison, Daniele Gatti, dont ce sera la seule apparition à Rome. Nino Machaidze y tiendra le rôle-titre aux cotés de Francesco Meli et Roberto Frontali notamment.
Cependant, une fois n’est pas coutume, le 20 novembre, la saison sera véritablement inaugurée par une création mondiale : Julius Caesar, de Giorgio Battistelli, sur un livret (d’après Shakespeare) d’ Ian Burton et une mise en scène de Robert Carsen.
Suivra une Tosca bien connue et même rabâchée, puisqu’il s’agira (à nouveau) de la production originale de 1900. Heureusement, les interprètes seront, eux, bien actuels, sous la direction de Paolo Arrivabeni : Saioa Hernandez, Roberto Frontali et Vittorio Grigolo pour le trio principal.
Pour la première fois à Rome depuis sa création en 1924, Katia Kabanova de Janáček en coproduction avec Covent Garden dans la mise en scène de Richard Jones, affichera Corinne Winters, mais aussi Charles Workman, ou encore Susan Bickley sous la direction de David Robertson.
Le nouveau directeur musical désigné de la maison romaine, dont le mandat formel débutera en novembre 2022, Michele Mariotti, fera son entrée dans une production de Luisa Miller, signée Damiano Michieletto. Sa Luisa sera Roberta Mantegna, qui aura autour d’elle Michele Pertusi, Antonio Poli ou encore Daniela Barcellona et Marco Spotti.
Très attendue pour la mise en scène, les costumes, la réalisation video, les décors… (on ignore s’il servira les rafraîchissements) d’Ai Weiwei, fameux sculpteur, architecte, cinéaste, photographe etc. chinois, Turandot sera incarnée par Oksana Dyka en alternance avec Ewa Vesin face au Calaf de Brian Hymel. À la baguette, l’unique cheffe d’orchestre de la saison, Oksana Lyniv.
Avril fera place aux Puritains dirigés par Roberto Abbado, dans une nouvelle production d’Andrea de Rosa. Jessica Pratt, habituée du rôle d’Elvire, y sera entourée de Lawrence Brownlee et de Francesco Demuro.
C’est Marco Armiliato qui reprendra l’Ernani mis en scène en 2013 par Hugo de Ana dans une production des plus classiques alors dirigée par Riccardo Muti. Francesco Meli y incarnera, comme alors, le rôle titre et Angela Meade sera son Elvira.
Enfin, l’Alceste de Gluck clôturera la saison au Teatro Costanzi, avec Stanislas de Barbeyrac et Marina Viotti dans une mise en scène du chorégraphe Sidi Larbi Cherkaoui pour l’opéra d’Etat de Bavière.
Beaucoup de ballets et quelques concerts viendront compléter cette saison avant le lancement du festival de Caracalla, qui retrouvera les thermes délaissés cette année notamment pour le vaste –mais sans doute plus bruyant- Circo Massimo.
Relevons enfin que le surintendant de l’opéra de Rome, Carlos Fuortes, prolongé à la tête de l’institution lyrique romaine jusqu’en 2025, vient pourtant d’être désigné administrateur délégué de la RAI par le gouvernement italien. Une fonction particulièrement exposée que, selon la presse italienne, il ne devrait pas cumuler avec celles dont il a aujourd’hui la charge. La saison 2021-2022 serait donc la dernière de celui qui a évité, non sans écueils, le naufrage de l’institution lyrique romaine en 2013-2014, puis avec la pandémie. Tony Hall, le baron de Birkenhead, avait été nommé à la tête de la BBC après avoir occupé les fonctions de directeur du ROH de Covent Garden, de là à penser qu’Alexander Neef sera le prochain patron de France Télé, il n’y a qu’un pas.