L’Italie, patrie de l’opéra ? A voir. Dans un récent article, The Economist compte 23 représentations d’opéra par million d’habitants (contre 139 en Autriche et 83 en Allemagne) et douze des quatorze principales institutions lyriques italiennes sont dans le rouge. Dans ce paysage sinistré, Rome fait figure d’exception après avoir traversé une crise majeure en 2013. Balance excédante, billetterie et audience en hausse, renouvellement du public : tous les indicateurs sont positifs.
C’est dans ce contexte favorable qu’a été annoncée en début de semaine la prochaine saison avec dix productions d’opéra (et six de danse). De La Damnation de Faust dirigée par Daniele Gatti et mis en scène par Damiano Michieletto en décembre 2017 jusqu’aux Noces de Figaro confié à Graham Vick, la prudence comme en 2016-17 reste de mise. La programmation ne s’écarte pas du grand répertoire pour l’essentiel italien : I Masnadieri (Roberto Abbado, Massimo Popolizio), La Sonnambula (Speranza Scappucci, Giorgio Barberio Corsetti), Cavalleria Rusticana/Pagliacci (Carlo Rizzi, Pippo Delbono), La bohème (Henrik Nánási et Pietro Rizzo en alternance, Alex Ollé), Die Zauberflöte (Henrik Nánási, Barrie Kosky and Suzanne Andrade) ainsi que la reprise de Tosca et de La traviata. Seule exception toute relative à la règle : Billy Budd (James Conlon, Deborah Warner). Les distributions sont à l’avenant, solides mais sans strass ni paillettes si ce n’est la présence d’Anita Rachvelishvili dans Cavalleria Rusticana. Plus d’informations sur operaroma.it.