Sondra Radvanovsky et Roberto Alagna chantaient avant-hier, 10 janvier, pour la première fois sur la scène du Met (et pour la première fois ensemble) Tosca, l’opéra de Puccini. A en croire les premières réactions, leur interprétation a laissé les gazetiers sur leur faim. Si le ténor français est plus facilement absous (il remplaçait Marcelo Alvarez au pied levé* et son « E lucevan le stelle » a balayé les réserves), la soprano américaine en revanche n’échappe pas à la critique. Chattemite au premier acte, quand on l’aurait voulue d’une fierté jalouse, elle ne semble avoir trouvé sa pleine mesure qu’au 2e acte le temps d’un « Vissi d’arte » passionné et intelligemment contrôlé. La voix même, dont on a si souvent salué l’ardeur, a paru plus souvent tendue que séduisante. Dans ces conditions, c’est le Scarpia de Falk Struckmann qui a raflé la mise, aussi incroyable que cela puisse paraître à ceux qui l’ont entendu à Orange cet été (en direct ou retransmis à la TV). Conclusion : à l’opéra, les soirées se suivent et ne se ressemblent pas. Merci, on le savait déjà ; c’est la raison pour laquelle on ne s’en lasse pas. Christophe Rizoud
* Voir la brève du 11 janvier