Renouveau, renaissance, résurrection… Les synonymes ne manquent pas au défilé des annonces des prochaines saisons lyriques après la crise terrible et inédite, mais hélas inachevée, qui frappe les maisons d’opéra. À Nice, le terme de renouveau n’est pas vain, comme l’explique son – nouveau – directeur général, Bertrand Rossi, qui annonce une – nouvelle – identité graphique et un – nouveau – logo pour la belle maison azuréenne. Le clip vidéo a d’ailleurs choisi « The show must go on » de Queen pour illustrer en musique ce retour. Ce 3 août est une date importante pour l’institution, puisqu’elle inaugure notamment les abonnements et la billetterie pour les spectacles à venir.
Du renouveau, donc, mais aussi beaucoup de nouveautés à l’Opéra de Nice, qui affiche des ambitions alléchantes et hardies : la saison lyrique débutera en effet début novembre par l’Akhnaten de Philip Glass, inédit à Nice, sous la direction de Leo Warynski, qui permettra d’unir tous les arts de la scène, comme le rappelle Bertrand Rossi, avec Fabrice di Falco dans le rôle-titre.
Suivront la trop rare Dame blanche de Boieldieu, avec Patrice Kabongo en George Brown et Amélie Robins en Anna mis en scène par Pauline Bureau et sous la baguette d’Alexandra Cravero, seule cheffe d’orchestre de la saison ; puis le Macbeth de Verdi, nouvelle production mise en scène par Daniel Benoin et dirigé par le chef maison, György Ráth. Levante Molnar et Larisa Andreeva incarneront le couple infernal et il faut noter la présence de Giacomo Prestia en Banco.
Autre nouvelle production, La Bohème de Puccini verra en mars 2021 le retour dans la fosse d’un excellent routier des scènes de la région, Giuliano Carella. Luciano Ganci en Rodolfo y rencontrera pour la première fois la Mimi de Ruzan Mantashyan, venue de l’académie de l’Opéra de Paris ; sous le regard, entre autres, de Mikhail Timoshenko en Marcello et de Mélodie Louledjian en Musetta, le tout dans une mise en scène de Kristian Frédric.
Suivra L’Or du Rhin de Wagner en version de concert et mis en lumière, dirigé par György Ráth, avec une distribution qui aura un important défi à relever et qui comptera notamment Adam Horvath (Wotan), Arnold Bezuyen (Loge), Giorgio Valenta (Mime), Luca Lombardo (Froh), Thomas Gazheli (Alberich) ou encore Emanuela Pascu (Fricka) et Anne Calloni (Freia).
Enfin, en juin, le Werther de Massenet, autre nouvelle production, clôturera la saison lyrique avec une distribution prometteuse : c’est en effet le jeune ténor Thomas Bettinger qui incarnera le rôle-titre, avec la Charlotte d’Anaïk Morel et la Sophie de Catherine Trottmann, sans oublier l’Albert de Jean-Luc Ballestra et le Bailli de Laurent Alvaro. Jacques Lacombe sera dans la fosse et le duo Sandra Pocceschi-Giacomo Strada mettra en scène.
De nombreuses et très éclectiques initiatives encadreront cette saison qui ne devrait pas manquer d’attirer, on le souhaite, un large public : outre quelques créations pour la « Deuxième scène » et le festival consacré à l’opérette, seront proposés un bal masqué au moment du fameux carnaval, des spectacles pour les enfants (« viens avec ton doudou ») ou pour les plus grands (« Viens avec ton smartphone ») ou encore « l’opéra à la plage » pour ne citer que certaines d’entre elles, avec bien entendu les spectacles du ballet de l’opéra et les concerts, notamment autour des 250 ans de Beethoven.
Une saison riche et pleine d’espoir où l’on souhaite que tout le monde s’y retrouve, pour reprendre le nouveau slogan de l’Opéra de Nice et à laquelle on ne peut que souhaiter bonne chance, comme à toutes les autres maisons d’opéra !