L’exposition Rameau qui ouvrie aujourd’hui au Palais Garnier propose un itinéraire en boucle, qui ramène Rameau à la case départ. Les premières salles réunissent portraits peints ou sculptés, de nombreuses partitions autographes, et des dessins et maquettes de décors et costumes correspondant aux spectacles donnés par l’Académie royale de musique du vivant du Dijonnais. Après le « Purgatoire », Rameau revint sur scène en 1908 avec Hippolyte et Aricie, jusqu’à son triomphe dans les années 1980, évoqué par divers costumes, photographies et enregistrement. On se promène ainsi à travers tous les styles : Art Nouveau à la Mucha pour l’entrée des Fleurs donnée à l’Opéra-Comique, Ballets Russes à la Léon Bakst pour Castor et Pollux en 1918, Fifties pour les fameuses Indes galantes de Maurice Lehmann, futuriste-brechtien pour le Dardanus de Lavelli… et enfin néo-baroqueux pour Hippolyte et Aricie dans la production d’Ivan Alexandre importée de Toulouse. On songe alors que la dernière production maison par laquelle notre Première Scène nationale a honoré Rameau remonte en fait à 2003, avec les admirables Boréades mises en scène par Robert Carsen. Rameau à la Bibliothèque de l’Opéra, formidable ; mais un (vrai) nouveau Rameau sur la scène de l’Opéra, c’est pour quand ?
Exposition « Rameau et la scène », Bibliothèque-Musée de l’Opéra de Paris, du 16 décembre 2014 au 8 mars 2015