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Révélation du Jardin des Voix et mater dolorosa du Sant’Alessio enluminé par Benjamin Lazar, le Catalan Xavier Sabata a rejoint le bataillon de contre-ténors réunis autour de Max-Emanuel Cencic chez Parnassus Arts Productions, participant aux intégrales remarquées de Faramondo et d’Alessandro (Decca). Son physique de pirate des Barbades, son métal sombre et ses poitrinages virils se prêtent à merveille aux bad guys haendéliens à l’affiche de son premier récital soliste, publié chez Aparté et qu’il s’apprête à défendre lors d’une tournée de concerts qui débutera le 13 janvier au Théâtre de Caen. Nous adorons détester les scélérats tels quel Tolomeo (Giulio Cesare) et Polinesso (Ariodante), mais la plupart des héros du Saxon ont leur antagoniste : Xavier Sabata a aussi jeté son dévolu sur des figures moins connues comme Egeo (Teseo), Dardano (Amadigi) et l’ultime avatar du méchant d’opéra chez Haendel avec Gernando (Faramondo). Mais il arrive également que le rôle-titre s’apparente à un anti-héros, à l’image de l’arrogant et sanguinaire Tamerlano dont Xavier Sabata affronte le virevoltant « A dispetto d’un volto ingrato ». Il est accompagné par l’orchestre Il Pomo d’Oro placé sous la conduite de son chef attitré Riccardo Minasi, un nouvel ensemble fondé en 2012 que nous pourrons également entendre, sur scène et au disque, aux côtés de Max-Emanuel Cencic et Franco Fagioli. [Bernard Schreuders]
Handel, Bad Guys. X. Sabata, Il Pomo d’Oro, dir. R. Minasi. Aparté. En concert le 13 janvier au Théâtre de Caen, le 28 janvier à Séville, le 17 mars au Theater Freiburg et le 28 mai au Palau de la Música (Barcelone).