–
Les Français l’ignorent souvent, mais Bohuslav Martinů a vécu une bonne quinzaine d’années à Paris, entre 1923 et 1940, et c’est dans notre capitale qu’il a composé son tout premier essai dans le genre lyrique, Voják a tanečnice. Cet opéra-comique en trois actes fut composé en 1926-27 sur un livret inspiré par la pièce de Plaute Pseudolus ou le Trompeur. Comme d’autres à la même époque (on pense par exemple au Johnny Spielt Auf de Krenek), Martinů s’y inspire de la comédie musicale, emprunte au jazz et pratique le théâtre dans le théâtre. Après sa création à Brno le 5 mai 1928, Le Soldat et la danseuse ne fut repris qu’en 1966 et en 1990 avant que l’Opéra de Prague n’en confie en 2000 la mise en scène au très tchécophile David Pountney, pour le 110e anniversaire de la naissance du compositeur, l’année où Prague était Ville européenne de la culture. Une nouvelle production de cette œuvre rare sera donnée les 25 et 26 janvier à Plzeň (ex-Pilsen). [Laurent Bury]
