Premier rôle wagnérien pour Dolora Zajick

Des échos du Lohengrin proposé par l’Opéra de Los Angeles fin novembre. Malgré un dispositif scénique massif qui ne favorisait guère la projection du chant, l’Ortrud de Dolora Zajick a fait sensation. Il s’agissait de la première incursion de la mezzo-soprano américaine dans le répertoire wagnérien. Utilisant la dynamique de sa voix immense pour rendre son texte émouvant et faire surgir la magie de sa sorcellerie, elle a dominé la scène à chaque apparition et ses dernières paroles ont été fascinantes. Le couple qu’elle formait avec James Johnson,Telramund intense, a la voix robuste et aux couleurs sombres, s’est avéré étonnant. À la tête de l’Orchestre de l’Opéra de Los Angeles, James Conlon a livré une magnifique lecture de la partition de Wagner, avec en surplomb de chaque côté de la scène comme dans la fosse, des cuivres à la sonorité captivante. Dopé par un tel entourage, Ben Heppner a chanté avec élégance, atteint toutes les notes aiguës, même si, à ce stade de sa carrière, il n’incarne plus le chevalier en armure éclatante dont rêvent les jeunes filles. Avec sa voix fraiche, des couleurs claires et lumineuses et un phrasé juste, Soile Isokoski en Elsa faisait davantage illusion. Prochain rendez-vous avec Dolora Zajick en mars à New York : La Comtesse de La Dame de Pique. En attendant Fricka ? [MN/BC]