Depuis l’album de Cecilia Bartoli consacré à Christoph Willibald Gluck, on sait qu’il existe au moins une autre Clémence de Titus que celle de Mozart, mais on n’avait jamais eu l’occasion d’écouter cet opéra intégralement, la diva italienne interprétant dans le récital susnommé trois airs seulement (ce qui n’est déjà pas si mal), dont le religieux « Se mai senti » qui servira de modèle au plus connu « O malheureuse Iphigénie ». Le tri-centenaire de la naissance du compositeur est marqué chez DHM Deutsche Harmonia Mundi par l’enregistrement de l’œuvre complète sous la direction de Werner Ehrahardt, auquel on doit déjà l’exhumation du Medonte de Josef Myslivecek et de La Finta giardiniera de Pasquale Anfossi. La distribution comprend Rainer Trost (Tito), Laura Aikin (Vitellia), Valer Sabadus (Anniao) et Raffaella Milanesi (Sesto) a laquelle revient la lourde charge de reprendre des mains ferventes de Cecilia Bartoli le flambeau de « Se mai senti ». Sortie en France le 19 mai. [Christophe Rizoud]