–
Quand on a pour nom le sous-titre de la pièce qui a inspiré l’un des plus grands opéras du répertoire, n’est-il pas quelque peu paradoxal de réserver au chant une place aussi limitée ? Pour son édition 2014, « Des Canyons aux Etoiles », consacrée à la musique américaine, la Folle Journée de Nantes accueillera du 29 janvier au 2 février toute une série de concerts divers et variés, autour de quatre axes principaux : les racines du nouveau continent, les Etats-Unis terre d’accueil, les institutions américaines comme maître d’ouvrage, le cinéma. Bien sûr, on y entendra le chœur de chambre Les Eléments et bien d’autres ensembles vocaux, Michel Corboz y dirigera le Stabat Mater de Dvorak avec notamment Bernard Richter, mais les concerts réservés à la voix soliste se comptent sur les doigts de la main d’un lépreux : le baryton Pavel Baransky interprétera des lieder de Schoenberg, et des songs de Weill et Krenek. Et c’est tout. Quid de la mélodie américaine, si bien défendue par Samuel Barber et tant d’autres ? Quid de l’opéra américain, de Scott Joplin à John Adams ? Il semblerait que cette musique-là n’ait pas sa place dans le cadre de ce grand marathon, comme s’il fallait pour la savourer des conditions d’écoute plus propices. [Laurent Bury]