La semaine dernière déjà, à l’issue d’un Crépuscule des Dieux de Wagner joué sur la scène de Bastille pour les micros de France Musique, Philippe Jordan avait fait ses adieux au premier orchestre de l’Opéra de Paris. Hier, c’est depuis l’Auditorium de Radio France, qu’était enregistré Siegfried ; l’occasion, pour le directeur musical, de tirer pour de bon sa révérence, à l’issue de son troisième Ring parisien et de sa dernière représentation lyrique à la tête de la phalange qu’il dirigeait depuis la saison 2009-2010. Une représentation certes bien particulière : pas de mise en scène bien sûr, et pas de public, hormis une poignée de journalistes ainsi que quelques mécènes et la Ministre de la Culture Roselyne Bachelot, que le chef fait applaudir avant le début du IIIème acte.
Rappelant qu’il n’est, pour le moment, pas vraiment question d’adieu (« il nous reste un concert symphonique avec, je l’espère, du public ! »), Philippe Jordan, une fois la baguette posée, a dit à ses musiciens tout le bien qu’il pensait d’eux : « J’adore cet orchestre, aujourd’hui tout le monde a magnifiquement joué ». Il a ensuite pris le temps de saluer chaque pupitre, depuis les violons et les altos, « incoryables », jusqu’à « la petite harmonie de rêve ». Sans cacher sa tristesse au moment de tirer sa révérence, il s’est félicité de laisser ses musiciens « en super forme ». Sous les applaudissements de tous, une caisse de Champagne est offerte au maestro, à la fois marque de reconnaissance pour le travail accompli et signe d’espoir pour la reprise prochaine de la vie culturelle.
