Les amateurs de bonnes affaires connaissent le filon. Pour écouler le stock de billets invendus, certains mercredis, à 12h, l’Opéra national de Paris propose des places à tarif réduit. Mercredi dernier – ô surprise ! – parmi les spectacles proposés, figurait Eugène Onéguine avec Anna Netrebko en tête d’affiche. Les parisiens bouderaient-ils la soprano la plus demandée au monde ? Pas forcément mais la crise frappe de plein fouet les maisons d’opéra confrontées aux rigueurs de la loi de Baumol, à Paris comme ailleurs. A New York, le taux de remplissage la saison dernière n’excédait pas 66%. Qu’incriminer ? Des prix prohibitifs ? Les retransmissions au cinéma ou sur le Web qui incitent le public à déserter les salles au profit de représentations moins onéreuses et visuellement plus confortables ? L’absence de renouvellement du répertoire ? Le déclin d’un art, sinon élitiste du moins exigeant, au profit d’autres formes de spectacle vivant mieux adaptées au rythme de notre époque ? A défaut de réponse, un conseil : si vous en avez la possibilité, courez applaudir Anna Netrebko dans Eugène Onéguine. Le spectacle en vaut la peine.