Depuis plusieurs jours, nous protestons contre l’initiative malheureuse prise par la direction de l’Opéra de Paris de retirer les cloisons des loges du Palais Garnier. La direction espère ainsi gagner 30 sièges, pour une recette annuelle supplémentaire comprise entre 300 et 600 000 euros selon les estimations – l’Opéra de Paris se révélant incapable, pour sa part, de fournir un chiffre précis. Notre pétition et les prises de position vigoureuses prises par Hugues Gall dans Le Journal du Dimanche et dans La Tribune de l’Art proposent des explications simples et des principes clairs. La direction de l’Opéra répond « prototype » et noie le poisson. Il était temps de montrer à nos lecteurs de quoi nous parlons exactement : l’harmonie rompue de la salle avec des béances nouvelles, des éclairages crus et blafards où récemment prévalait une intimité raffinée, des loges ressemblant à des wagons de métro, des travaux laissant apparaître les suspensions et les rails dans un piteux états, des piliers nus ne servant plus à rien. Bref, un travail de vandale que les cloisons « rétractables » vont systématiser. Les Huns seraient-ils entrés à Garnier ?
Les rails auxquels étaient fixées les cloisons sont désormais « à vif », la colonne de soutènement est orpheline. L’escamotage a même laissé des vis visibles. On dirait une tente de camping.
On se demande si les cloisons ont été déposées ou arrachées tant les rails semblent avoir souffert dans l’opération. La lumière plafonnière installant dans la loge une certaine intimité devient un éclairage cru et ridicule.
La dépose des cloisons crée des béances dans le rythme visuel voulu par Charles Garnier. On croirait une bouche édentée.
L’éclairage des loges, jadis intime et chaleureux, ressemble désormais à celui d’un wagon de RER.
Il n’est pas encore trop tard pour (ré)agir : signez la pétition.