Les spectateurs de l’Opéra de Paris sont des gens courageux qui ne se laissent pas démonter par la pandémie. Il conviendrait donc d’en prendre soin, d’autant plus qu’ils ne sont si pas nombreux (les taux de remplissage de ce début de saison sont assez désolants malgré les invitations offertes avec libéralité par l’institution). On peut donc s’interroger sur les mesures de sécurité ayant conduit à l’installation sur le sol des circulations de dispositifs non signalés et propices aux accidents. Renseignements pris, il s’agirait de spots lumineux. Le 4 novembre dernier, Bastille accueillait en effet la société Saint-Gobain et ses invités pour une représentation de Rigoletto (ce n’est pas une mauvaise chose, loin de là, car la contribution des mécènes est devenue incontournable dans l’équilibre financier de l’Opéra de Paris). Les projecteurs étaient ainsi destinés à animer la façade pour le dîner suivant la représentation. Fondée en 1665 par Jean-Baptiste Colbert sous le nom de Manufacture royale des glaces, Saint-Gobain est spécialisée dans les produits verriers : précisons toutefois qu’elle ne tire aucun bénéfice mesurable des verres de lunettes cassés ou des coupes de champagne brisées par des spectateurs ayant maladroitement heurté un spot !