Les journaux italiens ont annoncé le 19 septembre la mort du compositeur Sylvano Bussotti, quelques jours à peine avant son 90e anniversaire.
Si ses origines sont indubitablement italiennes, c’est en France que se construit une bonne partie de la carrière de Bussotti. Il y rencontre Pierre Boulez au milieu des années 1950, et le suit à Darmstadt, où il fera la connaissance de toute le gratin musical de l’époque (Cage, Berberian, Nono…). Rapidement intéressé par le théâtre musical, il signe en 1965 son œuvre la plus célèbre, la Passion selon Sade, qui ne manque pas de faire scandale aussi bien à Bologne qu’à l’Odéon parisien.
Ayant longtemps mené de front la musique et le dessin, les œuvres de Bussotti poussent la notation graphique de Cage à un tel degré que la partition devient elle-même œuvre d’art. Calendario Giapponese est un collage bigarré d’une grande beauté, les runes se mêlent aux notes dans Sonatina Gioacchina, et les personnages de la Passion de Sade sont esquissés entre ce qu’il reste de portées.
Bon pianiste, Bussotti se fera également un nom comme compositeur pour le théâtre ou le cinéma. Une prolifique carrière de metteur en scène complète ce portrait d’un homme ayant été artiste dans chacune de ses activités.