La création mondiale posthume en 2010 de La Passagère au festival de Bregenz, dirigée par Teodor Currentzis, dans un spectacle mis en scène par David Pountney qu’on a ensuite pu voir à l’ENO, et qui sera repris le 13 mai prochain à Tel Aviv, avait fait figure d’événement (voir le DVD sorti chez Neos). On découvrait ainsi en Occident le compositeur russe Mieczyslaw Weinberg (1919-1996) dont la seule œuvre connue jusque-là était la bande son du film Quand passent les cigognes. Après La Passagère (1967-68), sa première incursion dans le genre, encouragée par Chostakovitch, Weinberg devait encore concevoir une poignée d’opéras, dont La Madone et le soldat (1970), L’Amour de D’Artagnan (1971), Je tiens à féliciter ou Lady Magnesia (1975). Le Portrait, d’après Gogol, créé à Brno en 1983, avait été donné à Nancy au printemps 2011, dans une production également due à David Pountney. Le 5 mai, le Nationaltheater de Mannheim programmera la dernière œuvre lyrique de Weinberg, Der Idiot, d’après Dostoïevski, opéra composé en 1985, auquel on souhaite le même succès que The Passenger.