L’Orchestre de Dijon-Bourgogne, dont l’existence semblait compromise, avait annulé son premier concert de la saison. S’il n’est pas encore assuré de sa pérennité, il donne ce soir la monumentale Messe solennelle en la bémol , D.678 de Schubert avec les chœurs de l’Opéra. En première partie, la 4ème symphonie en si bémol majeur de Beethoven, fort honorablement interprétée.
Œuvre exigeante et redoutable, qui requiert un chœur particulièrement virtuose, l’avant-dernière messe de Schubert fait appel à quatre solistes. Tous issus du Studio de l’Opéra National de Lyon, ils forment un ensemble prometteur. Michaela Kustekova, beau soprano à la voix ample et égale dans tous les registres, et Yete Queiroz, alto au timbre chaud , nous séduisent. Le ténor, Jan Petryka, s’il semble sur la réserve dans le Kyrie, s’épanouira dans le Benedictus, avec de beaux aigus dont l’émission semble dépourvue d’effort. Thibault de Damas, basse, s’accorde à merveille à ses complices, avec aisance et une belle projection (solo du Domine Deus).
Programmé trois jours seulement après un fabuleux concert, donné ici même par le RIAS Kammerchor et le Freiburger Barockorchester, dirigés par Leonardo Garcia Alarcón, avec, entre autres, le Requiem pour choeur mixte de Cherubini, il était à craindre que la comparaison conduise à des jugements assassins. Il n’en est rien : le chœur est exemplaire, homogène, dynamique à souhait, et l’orchestre conduit par Gergely Madaras se hisse à un niveau enviable.
Dijon, Opéra, Auditorium, samedi 8 novembre, 20 h