L’opéra réalité, un filon à exploiter ?

Dans sa course à la modernité, l’opéra depuis quelques années appuie ses livrets sur des faits réels. Une attitude destinée à renouveler le public tout en prouvant que l’art lyrique n’appartient pas au passé. Après tout, les lecteurs de la presse People, nombreux si l’on en croit les chiffres des ventes de Gala ou Voici, ont bien le droit d’aller à l’opéra. L’on pourra remarquer que Verdi avec La Traviata mettait déjà l’idée en œuvre ou évoquer le véritable pionnier du genre John Adams qui, à la fin des années 1980, représentait dans Nixon in China et The death of KlingHoffer des situations et des personnages ayant vraiment existé. Reste que la tendance semble ces derniers temps s’accélérer. Pour preuve, Camille la Texane, un opéra signé Gabriela Ortiz, qui vient d’être présenté en ouverture du XXVIe Festival culturel de la Ville de Mexico et qui aborde le thème des cartels de la drogue au travers d’une de ses égéries. Ou encore Anna Nicole, créée la saison prochaine à Londres, qui raconte la vie d’Anna Nicole Smith, une strip-teaseuse, scandaleuse notamment pour avoir épousé un milliardaire de 63 ans son aîné. Mis en musique par Mark-Anthony Turnage  sur un livret de Richard Thomas, avec Eva-Maria Westborek dans le rôle principal, le spectacle est d’ores et déjà présenté comme un événement majeur dans le calendrier artistique britannique. Au moment où la rumeur se régale de l’état des relations entre Nicolas Sarkozy et son épouse, on imagine avec crainte quel pourrait être le sujet d’une prochaine création à l’Opéra de Paris. Christophe Rizoud