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Deux colloques (« Henri Rabaud et son temps », les 23 et 24 mai, « Théâtre, opéra et altérité » du 23 au 25 mai), la projection du Louise d’Abel Gance avec Grace Moore et Georges Thill, un concert à l’heure du déjeuner autour de l’Opéra-Comique entre 1900 et 1914… la Salle Favart a bien fait les choses pour accompagner les représentations de Mârouf, savetier du Caire (voir notre article et notre compte rendu). Il y avait même un concert familial sur le thème des Mille et une nuits à l’Opéra, mais c’est hélas là qu’est le hic. Vouloir ouvrir l’institution à ceux qui formeront le public de demain est un objectif louable, mais il ne suffit pas d’apposer l’étiquette « Jeune public » sur un concert pour qu’il devienne réellement destiné aux chères têtes blondes. C’est d’abord une épreuve pour les chanteurs : dans la salle, ça piaille, ça braille, d’autant plus que l’âge minimal de huit ans reste une limite bien théorique (ce samedi-là, certaines personnes semblaient accompagnées de nourrissons, à en juger d’après les cris), les grands-parents oublient d’éteindre leurs portables et les strapontins claquent à tout-va. D’un autre côté, on peut comprendre l’impatience des spectateurs, envers lesquels l’effort de pédagogie semble bien limité : le programme, peut-être un peu trop long, est composé de bric et de broc, de morceaux certes empruntés à des œuvres dont l’intrigue se situe en Orient, mais qui n’ont rien de bien évocateur. Et les membres de l’Académie de l’Opéra-Comique qu’on entend dans ce concert ne sont guère enthousiasmants, contrairement à ceux du concert du déjeuner, évoqué ici-même. Autrement dit, un sérieux effort s’impose encore, même si l’on est bien aise d’avoir entendu le finale de cet Ali Baba de Lecocq qui sera donné sur cette scène la saison prochaine. [Laurent Bury]