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L’Académie de l’Opéra-Comique © DR
Cendrillon de Pauline Viardot, le premier spectacle entièrement conçu autour des membres de l’Académie de l’Opéra-Comique, n’avait guère convaincu, faute d’une formule véritablement adaptée. Avec le concert de 13h proposé en relation avec les représentations de Mârouf, savetier du Caire, les jeunes artistes de l’Académie ont enfin eu l’occasion de se présenter sous un bien meilleur jour. Dans le cadre plus intime du Foyer de la Salle Favart, six membres de cette troupe, accompagné au piano par Bertrand Halary, leur chef de chant, ont interprété un programme habilement composé, réunissant des pages bien connues, comme la scène de la Fontaine dans Pelléas, à d’autres qu’on a récemment pu entendre sur la scène de l’Opéra-Comique, comme les extraits de Fortunio, voire à d’absolues raretés comme les airs extraits de La Habanera de Raoul Laparra ou du Juif polonais de Camille Erlanger. Le but était de donner une image de la création musicale entre 1900 et 1914, soit de Louise à Mârouf. A une seule voix féminine, Sandrine Buendia, exquise Jacqueline chez Messager, se joignait toute une palette de voix masculines, depuis les graves impressionnants du bel Arkel campé par Geoffroy Buffière, jusqu’au superbe ténor de François Rougier, admirable en Julien de Charpentier comme en Alain de Grisélidis, en passant par le baryton de Ronan Debois, réjouissant Clavaroche. Et quelle bonne idée de conclure sur le final de L’Heure espagnole, prouvant s’il en était encore besoin la diversité et l’inventivité de l’Opéra-Comique durant les deux premières décennies du XXe siècle. [Laurent Bury]