Photo Marion Duhamel
Du baume qu’elle propose à Masetto, Zerlina dit notamment « è naturale, non ti fa male, e lo speziale non lo sa far ». Mais quand il s’agit de mettre du baume au coeur des spectateurs, Lo Speziale sait faire ! D’ailleurs, Da Ponte s’est sans doute souvenu de cet opéra-bouffe de Haydn, qui commence exactement comme Don Giovanni, par les doléances d’un serviteur mécontent, où l’on se déguise en notaire pour établir un faux contrat comme dans Cosi, et où le barbon se nomme Sempronio, comme l’Albanais que croit épouser Fiodiligi. Au Théâtre Artistic Athévains, Anne-Marie Lazarini met en scène ce troisième opéra du jeune Haydn, créé en septembre 1768 à Esterhaza, avec une partition transcrite pour formation de chambre par Andrée-Claude Brayer, qui dirige depuis le piano. Voilà un spectacle charmant, sans prétentions, interprété par quatre chanteurs français, dont l’exquise Karine Godefroy, qu’on espère prochainement revoir et réentendre. A voir jusqu’au 26 mars. [LB]